Sept Français sur dix (70%) estiment que le gouvernement doit durcir sa politique d’immigration, selon un sondage de l’institut CSA pour CNEWS, dévoilé ce mardi 6 décembre.
Une plus grande fermeté exigée. Un sondage de l’Institut CSA pour CNEWS, paru ce mardi 6 décembre, révèle que 7 Français sur 10 (70 %) jugent que la France doit durcir sa politique d’immigration.
Les Français âgés entre 25-34 ans sont les plus nombreux à vouloir que leur pays durcisse sa politique d’immigration (75 %). Ils devancent les 65 ans et plus (73 %) et 50-64 ans (71 %).
A l’opposé, les personnes ayant entre 18 et 24 ans, ainsi que celles entre 35 et 49 ans, sont moins dans l’attente d’un durcissement, bien qu’elles soient en majorité en sa faveur (64 %).
Un clivage fort entre la gauche et la droite
D'un point de vue politique, c'est du côté de la droite et de l'extrême droite que le souhait d’un durcissement de la politique d’immigration est le plus visible. En effet, 100 % des sympathisants de Reconquête ont répondu «oui» à la question «La France doit-elle durcir sa politique d’immigration». Ils sont suivis par les électeurs du Rassemblement national (94 %) et ceux des Républicains (93 %).
A gauche, la stratégie migratoire de la France n’est pas autant remise en cause. Si les socialistes sont partagés (50 %), les personnes sondées proches d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ne sont «que» 40 % à penser que la politique d’immigration devrait être plus poussée. A noter que les Insoumis sont les moins nombreux à souhaiter ce renforcement (26 %).
Fait marquant de ce sondage de l’Institut CSA, les propres partisans de Renaissance, le parti du président Emmanuel Macron, sont favorables à un durcissement de la politique d’immigration, à hauteur de 73 %.
Une future loi présentée à l’Assemblée
Fragilisé récemment par l’affaire de l’Ocean Viking, qui avait poussé l’extrême droite à demander une politique migratoire plus ferme, le gouvernement présente ce mardi les grandes lignes de son projet de loi sur l’immigration.
En corrélation avec les déclarations du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ce texte prévoit notamment de «donner la priorité à l’éloignement des étrangers délinquants». Une série de durcissements est également envisagée pour augmenter le taux d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF), qui se situe aujourd’hui en-dessous des 10%.
Le gouvernement veut également engager «une réforme structurelle à tous les stades» de la demande d’asile. L’objectif est double : accélérer les procédures et parvenir à expulser plus rapidement.
L’une des mesures-phares du projet vise également à délivrer une OQTF aux demandeurs d’asile «dès le prononcé de la décision de rejet de l’Ofpra» (Office français de protection des réfugiés et apatrides, ndlr) sans attendre un éventuel recours.
Ce projet de loi a été dénoncé par une quinzaine d’associations qui ont indiqué que ces mesures mèneraient à «la détérioration des droits des migrants».
Sondage réalisé les 5 et 6 décembre 2022 par questionnaire auto-administré sur un échantillon national représentatif de 1.011 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.