Les «bâtiments tertiaires» comme les bureaux et sièges sociaux d'entreprises et les commerces de distribution ne baissent pas encore leur consommation d'électricité, malgré les appels à la sobriété dans un contexte d'hiver tendu pour la sécurité énergétique, estime vendredi RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité.
Alors que la consommation des ménages a diminué «de l'ordre de -1 à -2%», celle des bureaux ou des commerces se fait encore attendre, malgré les appels à la sobriété. Toutefois, la consommation d'électricité a diminué de 6,7% la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019), selon les dernières données publiées mardi soir par RTE.
«Aujourd'hui, on commence à voir les effets de la sobriété sur la consommation des ménages, de l'ordre de -1 à -2%, mais on les verra mieux dans les prochaines semaines», a indiqué vendredi le président du directoire de RTE Xavier Piechaczyk, en marge de l'inauguration d'une interconnexion électrique franco-belge à Tournai (Belgique). «En revanche, nous ne voyons pas encore de baisse de la consommation dans le tertiaire alors qu'il faut que tout le monde redouble d'efforts», a-t-il souligné.
Les industries au ralenti
RTE a précisé à l'AFP que le constat vise en particulier «les bâtiments tertiaires» tels que «des bureaux, immeubles et sièges sociaux d'entreprises» ainsi que des «commerces de distribution». La baisse de la consommation est surtout tirée par l'industrie, «de l'ordre de 15%», a précisé Xavier Piechaczyk. A cause de la flambée des prix de l'énergie, «certaines entreprises baissent leur production et de grosses industries tournent moins», constate-t-il.
En cas de situation très tendue du système électrique cet hiver, la «météo de l'électricité» EcoWatt gérée par RTE émettra trois jours en avance un signal rouge pour alerter sur le risque de coupures ciblées et temporaires, pour que chacun mette en œuvre des mesures permettant de les éviter.
La France est fragilisée par une production électro-nucléaire au plus bas cette année, qui fait planer des incertitudes sur la sécurité énergétique. A l'émission de ce signal, les pouvoirs publics demanderont des efforts de sobriété pour écraser les pics de consommation électrique de la journée, situés entre 8h et 13h et entre 18h et 20h.
Si la consommation ne baisse pas après l'émission d'un signal rouge, des coupures tournantes de 2h organisées sur des portions de départements seraient «inévitables», rappelle RTE, qui estime que janvier est le mois le plus à risque.