Penser la ville de demain, et améliorer ce qui peut l'être : c'est l'ambition du Medef Paris qui a souhaité partager son expertise avec la municipalité dans le cadre de la révision de son plan local d'urbanisme (PLU). Ce jeudi 1er décembre, une réunion s'est tenue entre le président du Medef Paris Charles Znaty et la maire de Paris Anne Hidalgo à ce sujet.
Dans le cadre de la rédaction d'un nouveau PLU bioclimatique dans la capitale, le Medef (Mouvement des entreprises de France) Paris vient de soumettre à la municipalité parisienne ses 10 propositions «pour concilier économie et urbanisme dans une capitale engagée dans la transition écologique».
«Le PLU est un document structurant important pour la ville et pour son économie pour les 15/20 ans à venir [...] cela fait plusieurs mois que l'on discute et participe à des réunions publiques» sur le sujet, explique Marie-Sophie Ngo Ky Claverie, la directrice générale du Medef Paris.
Et parce que l'institution représente pas moins de 10.000 chefs d'entreprise dans la région, le Medef entend bien défendre le développement économique de Paris, où plus de 1,8 million de personnes travaillent au quotidien, avec des propositions pensées pour le bien-être des salariés.
Le logement comme priorité
Parmi elles, la création de davantage de logements dits «intermédiaires», et ce, pourquoi pas, dans les bâtiments administratifs non utilisés. «On sait qu'à Paris, il est difficile de se loger et c'est cher, nous proposons donc de créer un mix locatif équilibré, avec du logement intermédiaire», lance Marie-Sophie Ngo Ky Claverie, qui rappelle qu'il y a 220.000 logements sociaux à Paris, contre 23.000 logements intermédiaires.
«Aujourd'hui, il y a un problème de logements et on ne peut pas y répondre par la seule solution des logements sociaux», poursuit la directrice du Medef Paris, qui se dit «favorable aux logements sociaux» mais souhaite avoir «une partie totalement libre» ainsi que du logement intermédiaire «un peu moins cher, avec des prix 15/20 % inférieurs» au marché classique.
Un sujet qui doit se traiter, selon le Medef Paris, à l'échelle métropolitaine. C'est pourquoi le mouvement propose en parallèle de créer le «Grand Paris du logement» pour penser des «solutions avec les communes» limitrophes afin de «définir une politique ambitieuse du logement à l'échelle du Grand Paris». «On ne peut plus dire que Paris est isolé du reste de la métropole», estime Marie-Sophie Ngo Ky Claverie.
Espaces verts et offres de soins
Autre sujet : celui du remplacement de l'obligation de 40 % de pleine terre que la municipalité souhaite imposer à tout nouveau projet de rénovation ou de construction par une obligation d'espaces verts. «On comprend le principe de demander à tous ceux qui rénovent et construisent de mettre de la verdure mais nous pensons qu'il est dangereux de mettre trop de pleine terre, alors que le sol parisien est argileux», relève la directrice générale.
Concernant les dark stores et les dark kitchens, l'organisation patronale assure avoir une position assez similaire à celle de l'équipe municipale. «Avoir une position libérale ne veut pas dire absence de règles», soutient la DG du Medef Paris, qui plaide pour «une concurrence honnête» et une «requalification» de ces lieux «en entrepôts et non pas commerces». Et d'assurer que s'il y a des «contraintes qui apparaissent» avec le développement de ce type d'activités, «il faut juste les traiter».
Enfin, opposé à la délocalisation de l'offre de soins en périphérie de la ville, le Medef souhaite «éviter le projet de délocalisation de l'hôpital Bichat», se positionnant contre les «regroupements d'hôpitaux». Pour Marie-Sophie Ngo Ky Claverie, il faut en effet «faire attention à ça», à ce «que le schéma directeur de l'urbanisme pense bien qu'il faut qu'il y ait une offre de soins dans les hôpitaux de Paris, et pas seulement aux portes de la capitale».
En outre, le Medef, qui défend évidemment le développement économique de la capitale, vante «une idée de mix», que ce soit au sein même des bâtiments ou dans le type d'infrastructures et commerces qui s'installent à Paris, parce que la ville est «un endroit où il y a de tout, des commerces, des entreprises, des bâtiments publics, et culturels, ainsi que des hôpitaux».