Dominique Reynié, Directeur général de Fondapol (Fondation pour l’innovation politique), interrogé ce mardi 29 novembre dans la Matinale de CNEWS, a analysé le paysage politique français, qui profite au RN.
Un monde politique en difficulté. Le directeur général de Fondapol, Dominique Reynié, a fait l’état des lieux pour CNEWS des grands partis du pays, en estimant que leur délitement profite au Rassemblement national, qui récupère les mécontents et les déçus.
«Les partis politiques français, sans exception, sont aujourd’hui menacés de dislocation, comme s’ils n’arrivaient pas à saisir le rythme de l’Histoire et à nous proposer une vision», a-t-il ainsi analysé. «On le voit avec la France insoumise et Europe Ecologie-Les Verts. Ils sont arrivés aux limites d’une politique spectaculaire, protestataire, qui est payante médiatiquement mais les divise électoralement et ne convainc pas les Français».
A propos des deux partis «traditionnels», que sont le Parti socialiste et Les Républicains, il a pointé que le premier «est divisé sur sa propre relation avec la Nupes», tandis que «les LR vont avoir un nouveau président (les élections se déroulent ce week-end et le prochain), sans que l’on sache vraiment pour quoi faire et avec quelle alliance pour la suite».
«Le RN reste un parti très social, c’est une des clés de son succès»
«En ce qui concerne Renaissance, on voit bien que la fin du macronisme, pour ce quinquennat, libère des forces à droite et à gauche, qui s’étaient agrégées derrière Emmanuel Macron mais qui vont désormais se redistribuer, pour une part principale à droite, sans que l’on sache qui va pouvoir tenir cette force», a avancé Dominique Reynié.
Ainsi, selon lui «le Rassemblement national est un bénéficiaire de ce délitement des forces politiques, mais qui, lorsque l’on écoute ce que dit Marine Le Pen, n’a pas de ligne à proposer. C’est le grand récupérateur des déçus et des mécontents, mais sans avoir véritablement d’idées».
Estimant que «le RN reste un parti très social, c’est une des clés de son succès», le politologue s’est cependant questionné sur les capacités du parti à répondre à cette attente : «on ne sait pas comment il ferait face aux grandes contraintes budgétaires et financières dans lesquelles nous nous trouvons».