Bénéficiant d’une «niche parlementaire» leur permettant de fixer l’ordre du jour à l'Assemblée nationale ce jeudi 24 novembre, les députés LFI ont proposé douze textes. Deux débats au cœur de l’actualité médiatique ont été programmées, à savoir l’interdiction de la corrida et l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution.
Un agenda politique chargé pour les députés français. Grâce à leur «niche parlementaire», les députés LFI ont proposé douze textes à débattre devant l’Assemblée nationale ce jeudi. La séance débutera par la proposition d’une commission d’enquête sur les «Uber Files», avant un débat autour du rehaussement du SMIC à 1.600 euros.
Les propositions sur le droit à l’avortement et l’interdiction de la corrida se succèderont dans la foulée, avant un débat sur la réintégration des soignants non-vaccinés contre le Covid-19. Au programme des échanges ce jeudi figureront aussi les thématiques sur «l’allocation d’autonomie» pour les jeunes en formation, le référendum d’initiative partagée et la rénovation thermique des logements.
Toutefois, les nombreux thèmes programmés ce jeudi pourraient ne pas être examinés en raison des multiples amendements prévus par l’opposition, en sachant que la séance sera levée à minuit quoiqu’il advienne.
Une vague d’amendements pour bloquer le débat
La France Insoumise devra faire face à plusieurs centaines d’amendements déposés par les différents groupes composant l’opposition. Selon LFI, l’objectif est simple : mettre en œuvre «une obstruction anti-démocratique des macronistes, des lepénistes et de la droite». La présidente du groupe à l'Assemblée Mathilde Panot a même dénoncé une «atteinte» dangereuse aux «niches parlementaires» accordées aux oppositions.
Le député LFI François Piquemal a relevé sur Twitter un amendement hors sujet proposé par un élu RN sur la dénomination du texte sur la corrida.
Vous ne rêvez pas: cet amendement vous est proposé par un « député »
Le même qui avec le #RN vote contre l’augmentation du SMIC et le revenu d’autonomie pour les jeunes… pic.twitter.com/7u3ogidFwj— François Piquemal (@FraPiquemal) November 22, 2022
Sur cette fameuse proposition de loi concernant l’interdiction de la corrida, plus de 600 amendements ont été déposées par l’opposition, ainsi qu’un chiffre supérieur à 200 pour le texte sur l’IVG. La plupart étant d’ailleurs sans lien apparent avec les sujets, comme celui d’un député LR sur le rétablissement du septennat.
Éviter une remise en cause de l’IVG
Afin de protéger les femmes d’une remise en cause du droit à l’avortement, à l’image de ce qu’il s’est passé aux Etats-Unis, les députés LFI ont proposé d’inscrire ce droit dans la Constitution. L’idée, soutenue par la majorité présidentielle et l’ensemble de la gauche, avait obtenu le feu vert de la commission pour figurer à l’ordre du jour.
La vice-présidente du groupe Clemence Guetté a appelé le gouvernement à «respecter ses engagements» sur Twitter.
Nous demandons au gouvernement de respecter ses engagements.
Le droit à l'avortement et à la contraception doivent être inscrits dans la Constitution pour que jamais ce droit ne puisse être enlevé aux Françaises.#LoisFi2022 pic.twitter.com/6sxshmZgmc— Clémence Guetté (@Clemence_Guette) November 22, 2022
Malgré son soutien, le groupe Renaissance a toutefois indiqué que son texte, au menu de l’hémicycle la semaine prochaine, serait mieux ficelé. Reste que, le groupe LFI étant plus imposant à l’Assemblée nationale, ils ont décidé de s’y plier afin de le faire adopter.
L'interdiction de la corrida fait débat
Autre sujet au cœur de la tempête médiatique : la proposition sur l’interdiction totale de la corrida. D’un côté, les défenseurs du bien-être animal et de l’autre, ceux qui militent pour conserver une «tradition culturelle».
A l’origine du texte, le député Aymeric Caron a dénoncé sur Twitter «le manque de cohérence du gouvernement sur la question du bien-être animal».
Les cirques de France soutiennent la PPL visant à abolir la corrida, qui sera mise au vote demain à l’Assemblée. Et dénoncent le manque de cohérence du gouvernement sur la question animale.https://t.co/5NbiVsTBlr
— Aymeric Caron (@CaronAymericoff) November 23, 2022
S’il peut compter sur le soutien des cirques de France et d’une majorité de l’opinion publique, sa proposition a néanmoins peu de chances d’aboutir. Le député a précisé que le «combat continuera dès le lendemain» avec une autre initiative en cas d’échec.