Le bateau Ocean Viking, de l’ONG SOS Méditerranée, est bloqué en mer depuis une vingtaine de jours avec 234 migrants à son bord. L’Italie refuse de les accueillir, mettant la pression sur la France.
Où vont débarquer les 234 migrants de l’Ocean Viking ? Alors que le bateau de SOS Méditerranée cherche toujours un port d’accueil et que la France et l’Italie se renvoient la balle, la Corse s’est dit prête à recevoir le navire.
En effet, le président du Conseil exécutif de l’île, Gilles Simeoni, a indiqué sur les réseaux sociaux que «conformément à sa tradition d’hospitalité et pour éviter toute perte de vie humaine, la Corse est prête, si nécessaire, à accueillir temporairement l’Ocean Viking dans l’un de ses ports».
Conformément à sa tradition d’hospitalité et pour éviter toute perte de vie humaine, la #Corse est prête, si nécessaire, à accueillir temporairement l’#OceanViking dans l’un de ses ports.
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) November 8, 2022
Un discours allant à l’encontre de la position de la France, qui maintient que le bateau, qui erre en mer avec ses occupants depuis une vingtaine de jours, doit accoster en Italie. Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, a ainsi rappelé ce mercredi matin sur franceinfo, que l’attitude du pouvoir transalpin sur le sujet est «inacceptable». «L’Italie perçoit des fonds pour cela. La France exige, demande et attend de la part de son voisin et ami qu’il respecte ses engagements», a-t-il ajouté.
Une porte entrouverte
Reste que si la volonté française est de mettre la pression sur son voisin, Oliver Véran a semblé entrouvrir une porte à l'accueil du bateau dans un port de l’Hexagone, si les Italiens ne flanchent pas. «Il n’y a aucune hésitation : personne ne laissera ce bateau courir le moindre risque. Le ministère de l’Intérieur suit notamment la situation minute par minute», a-t-il dit.
Il se pourrait donc bien que les 234 migrants débarquent sur le sol français. Néanmoins, la possibilité qu’ils arrivent en Corse n’est pas certaine. En juin 2018, alors qu’un cas similaire se présentait, avec 629 migrants cette fois-ci, la préfète de l’île à l’époque, Josiane Chevalier, avait estimé qu’il n’existait pas «de plate-forme d’accueil pour les demandeurs d’asile car il s’agissait d’un territoire trop petit. Ce ne serait pas très opportun de réquisitionner les lieux pour les héberger et de les renvoyer à Marseille pour leurs démarches».
Serait-il alors possible, si la France venait à céder, que l’Ocean Viking soit invité à débarquer à Marseille ? Son maire divers gauche, Benoît Payan, y semble favorable, puisqu’il a affirmé sur Twitter que «la France doit tout faire pour sauver ces vies humaines, ces naufragés, ces rescapés. Au plus vite. Notre Histoire le commande».
De son côté, la Commission européenne a appelé mercredi soir au «débarquement immédiat» de tous les migrants présents sur la bateau.