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L'édito d'Agnès Verdier-Molinié : «des postes vacants... Malgré 4 millions de chômeurs»

Dans son édito de ce vendredi 4 novembre, Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation IFRAP, se penche sur les difficultés de recrutement dans les secteurs de la restauration, du bâtiment et de l'agriculture.

La situation est totalement paradoxale. Nous avons environ deux millions de personnes comptabilisées comme étant au chômage et encore deux millions de personnes qui sont sans activité, mais ne comptent pas dans les statistiques, car pas forcément disponibles tout de suite ou pas en recherche d’emploi.

Ce sont des personnes en formation, mais aussi des allocataires du RSA, qui sont un peu moins de deux millions. Soit au total quatre millions de personnes qui pourraient revenir au travail.

Il n’est pas idiot de vouloir régulariser le temps de contrat des étrangers qui travaillent déjà, car cela fera baisser le recours au travail non déclaré et augmenter les recettes sociales et fiscales. Mais qu'en est-il des Français ou étrangers en situation régulière mais qui ne travaillent pas et touchent des aides ou le chômage issus de nos impôts et nos cotisations ? Là, il y a un gros angle mort dans la politique gouvernementale.

Clairement, si l'on s’inspirait de ce qui se passe dans les pays du nord de l’Europe, on ferait baisser les allocations chômage en cas de refus de poste et on suspendrait même les droits au chômage après plus de trois refus de postes.

UN SUIVI PLUS POUSSÉ DES PERSONNES SANS-EMPLOI ?

Le Sénat a introduit un amendement dans le projet de loi assurance chômage avec la suppression des droits après trois refus de CDI à l’issue d’un CDD, mais cela ne concerne que ceux qui travaillent déjà. Il faut le faire aussi pour ceux qui sont indemnisés au chômage. Il doit en être de même pour les aides sociales à baisser voire supprimer en cas de refus d’emplois. Car, sur ce sujet, on parle toujours de l’assurance-chômage, mais il ne faut pas oublier que le chômage, c’est 40 milliards de dépenses par an alors que nous versons aussi 120 milliards d’aides sous critères de ressources.

Il faudrait donc un suivi beaucoup plus proche de ces quatre millions de personnes sans emploi. On nous dit que les départements vont devoir faire un recensement des métiers en tension sur leur territoire. Ils ont aussi la mission d’accompagner les bénéficiaires du RSA pour le retour à l’emploi, mais personne ne leur demande de recenser ceux qui pourrait quitter le RSA (revenu de solidarité active, ndlr), pour retourner dans l’emploi. Cela semble ubuesque.

Si on veut être logique aussi, les personnes étrangères qui ont une carte de séjour régulière, mais qui ne travaillent pas ou, en tout cas, pas de manière déclarée, devraient avoir leur carte de séjour suspendue. Le ministre de l’Intérieur en parle pour les personnes qui ne parlent pas français alors pourquoi pas pour ceux qui ne travaillent pas ?

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