Les premiers résultats de l’autopsie du corps de Justine Vayrac ont révélé qu’elle avait été frappée avant d’être tuée par strangulation. Désormais l’enjeu est de savoir si la jeune femme a été droguée avant les faits, ce qui changerait la qualification des faits retenus contre son meurtrier présumé, et validerait la thèse du viol et de la préméditation.
Les résultats des analyses toxicologiques de l’autopsie de Justine Vayrac, la jeune femme de 20 ans retrouvée morte jeudi dernier en Corrèze, sont très attendus. Ils seront même déterminants pour le procès de Lucas L., le jeune homme de 21 ans qui a avoué avoir perpétré le meurtre sordide de la jeune maman.
Si les premiers résultats de l'autopsie ont confirmé une mort par strangulation, les examens toxicologiques permettront de déterminer si Justine Vayrac était droguée au moment des faits, et donc si la relation sexuelle qu’elle a eu avec son meurtrier était consentie ou non. Cela pourrait également valider le caractère prémédité des faits, et avoir un impact sur les peines encourues par le tueur.
C’est ce que rappelle sur CNEWS l’avocate au barreau de Paris, maître Nathalie Tomasini, qui explique que cette analyse «se définit par un dépistage assez large de substances qu’on va retrouver dans les liquides gastriques, dans le sang ou dans le liquide rachidien» et que c’est important car on va savoir si «une drogue assimilable à du GHB, la drogue du violeur, a été administrée à la jeune femme avant le passage à l’acte du tueur».
Homicide ou assassinat ?
«Ces analyses vont avoir un impact sur la qualification des infractions», précise maître Tomasini. Aujourd’hui nous sommes sur une qualification de viol et d’homicide, mais «si jamais nous avions des résultats positifs, le viol serait évidemment caractérisé, puisqu’il y aurait absence de consentement, et il y aurait également la préméditation qui pourrait être retenue», explique-t-elle. Dans ce cas précis, «on passerait d’une qualification d’homicide à celle d’assassinat, avec des peines plus lourdes et notamment la perpétuité qui pourrait être évoquée» avance l’avocate.
Une inquiétude demeure enfin quant à l’état du corps de la jeune femme, qui a été retrouvé plusieurs jours après son décès, ce qui pourrait avoir une incidence négative sur le résultat des analyses. «Ce n’est pas certain que ces examens révèlent des traces de drogues», ajoute maître Tomasini.
Des résultats attendus assez rapidement
Par ailleurs, le fait que la jeune femme ait été victime de coups violents et d’une mort par strangulation ne semble pas tendre vers l’administration de GHB. «Très souvent dans ces cas-là, la victime se souvient à peine des faits et ne se débat pas, elle est quasiment inconsciente sous l’emprise de la drogue» nuance l’avocate.
Les résultats de ces analyses toxicologiques devraient arriver «assez rapidement» car il y a une «pression importante» dans ce dossier, mais c’est tout de même «très variable», conclut maître Tomasini.