Le leader mondial des spécialités minérales pour l’industrie Imerys, a annoncé, ce lundi 24 octobre dans un communiqué, le lancement d’un projet majeur d'exploitation de lithium sur son site de Beauvoir (Allier), d’ici à 2027.
Devenir un acteur majeur de l'extraction du lithium en Europe, c’est ce qu’ambitionne Imerys. L'entreprise, leader mondial des spécialités minérales pour l’industrie, l'a annoncé ce lundi 24 octobre 2022 dans un communiqué.
Il compte, pour ce faire, lancer un projet majeur d'exploitation de lithium sur son site de Beauvoir (Allier), d’ici à 2027. Concrètement, Imerys va exploiter le lithium contenu dans le mica (le minerai de silicate) situé sous la carrière de kaolin, cette argile blanche utilisée au départ pour la céramique depuis la fin du XIXe siècle.
produire «700.000 batteries de véhicules électriques par an»
Les quantités de lithium qui gisent sous le sol de l’Allier (France), vont permettre à Imerys d’extraire 34.000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an à partir de 2028, ce qui ferait du Groupe un fournisseur de premier plan du marché européen des batteries, et lui conférerait un rôle clé dans l'industrie mondiale du lithium.
Bruno Le Maire, Ministre de l’économie a salué cette nouvelle, affirmant que ce projet notamment «réduira drastiquement nos besoins d’importation de lithium et permettra de produire près de 700 000 batteries de véhicules électriques par an.»
«Il contribuera à l’objectif fixé par le Président de la République de produire 2 millions de véhicules électriques en France d’ici à 2030 et sera soutenu par le gouvernement.», a-t-il ajouté.
Une fois les tests en laboratoire et de pilote industriels achevés, l’entreprise devrait commencer sa production dans les cinq prochaines années. Ce sont 1.000 créations d’emplois qui pourraient voir le jour dans la région Auvergne Rhône-Alpes.
L'enjeu écologique à prendre en compte
Dans le même temps, le projet suscite une certaine inquiétude dans la mesure où les batteries électriques sont connues pour être néfastes pour l’environnement, en vertu de leur contenance en métaux rares tels que le lithium. En effet, une batterie contient entre trois et cinq kilos de ce composant en moyenne, qui est très peu, voire pas recyclé.
La Commission européenne a d’ailleurs instauré plusieurs lois à ce sujet, dont l’une pour le 1er janvier 2030, qui consiste à obliger les industriels à recycler au moins 4% du lithium contenu dans les batteries. Ces derniers ont d'ailleurs identifié le lithium, matière première et composant essentiel des batteries Lithium-ion, comme «critique» dès 2020.
Si ce chiffre n’est qu’un début, Imerys se montre rassurant sur les conditions d’extraction de ce métal alcalin, visant «à réduire les émissions de CO2 de son exploitation, afin de produire du lithium avec des émissions inférieures de moitié à celles de toutes les autres exploitations de lithium en roche dure existantes aujourd’hui dans le monde», ont-ils affirmé sans toutefois donner de chiffres.
«Son utilisation devrait connaître une croissance exponentielle dans les prochaines années.», selon Imerys.