Les mouvements de grève qui touchent plusieurs raffineries et dépôts de carburants français ont été reconduits ce mardi chez TotalEnergies et ExxonMobil, perturbant ainsi encore un peu plus l'approvisionnement en carburant des stations-essence.
L'essence, l'or rare de ces derniers jours pour les automobilistes. En effet, depuis la fin du mois de septembre, plusieurs raffineries et dépôts de carburant sont en grève, car leurs salariés réclament une hausse globale des salaires. Ce mardi, le mouvement de grève a été reconduit chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, a indiqué la CGT et FO.
Ainsi, trois des six raffineries françaises sont toujours à l'arrêt, dont la plus grande raffinerie de TotalEnergies, en Normandie, selon la CGT ainsi que les deux raffineries françaises de l'américain Esso-ExxonMobil, respectivement situées à Gravenchon - Port Jérôme sur Seine (Normandie) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), d'après FO et la CGT.
La CGT et FO ont reconduit mardi la grève qui touche les deux raffineries françaises du groupe Esso-ExxonMobil, malgré la signature d'un accord majoritaire sur les salaires par d'autres syndicats, qu'elles ont pour leur part rejeté, selon le premier syndicat cité. «Le mouvement a été reconduit ce matin à 6h, parce que ça ne correspond pas aux revendications des salariés grévistes qui demandent du pouvoir d'achat», a assuré Christophe Aubert, délégué syndical central CGT, ajoutant que l'amélioration de la proposition formulée par la direction consiste essentiellement en une prime.
Des difficultés d'approvisionnement
Chez l'énergéticien français, outre sa raffinerie de Normandie, les grévistes étaient massivement mobilisés ces derniers jours au dépôt de carburants de Flandres, près de Dunkerque (Nord), à la «bio-raffinerie» de La Mède dans les Bouches-du-Rhône et au dépôt de carburants de Grandpuits (Seine-et-Marne) notamment, pour limiter au maximum la sortie de produits pétroliers, selon la CGT.
Ces piquets de grève ont tout logiquement entraîné une baisse des livraisons de carburant, mettant ainsi un grand nombre de stations-service dans l'incapacité de s'approvisionner en essence ou diesel. La proportion de stations-service privées de tout ou partie de leur carburant ne cesse de grimper, pour s’établir à 29,7 %, selon les dernières estimations disponibles.
TotalEnergies, qui gère près du tiers des stations françaises, a tout de même relativisé le phénomène, expliquant que les perturbations étaient aussi dues au succès de la remise à la pompe de 20 centimes que le groupe accorde depuis le 1er septembre, en sus de la ristourne de l'Etat de 30 centimes.