Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a dénoncé ce mardi une «justice de droit privé» en évoquant les accusations de violences qui visent les députés Julien Bayou (EELV) et Adrien Quatennens (LFI). Il est «temps de siffler la fin de la récréation», s'est-il agacé.
Il assume pousser un «coup de gueule». Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, s'est montré particulièrement agacé en conférence de presse, ce mardi, en évoquant les récentes affaires Julien Bayou et Adrien Quatennens.
«On est en train de créer une justice de droit privé qui n'a strictement aucun sens», a estimé le garde des Sceaux depuis le ministère de la Justice.
«C'est extraordinairement dangereux (...) certains se font dévorer par un monstre qu'ils ont contribué à créer», a déploré l'ancien avocat, pour qui «il est temps de siffler la fin de la récréation».
«Il y en a marre de ces trucs-là (...) la Justice est une institution qu'on ne peut pas mettre de côté. Je suis attaché à la parole des victimes, je suis attaché à la présomption d'innocence, je suis attaché à un certain nombre de grands principes que notre société civilisée à mis des millénaires à élaborer», a-t-il ajouté, «la justice est notre pacte social et ne peut être dévoyée».
la gauche déstabilisée par les affaires
Depuis plusieurs jours, les affaires Julien Bayou et Adrien Quatennens ébranlent la gauche et suscitent un débat sur le traitement accordé par les partis aux accusations de violences contre les femmes.
L'ancien patron des Verts Julien Bayou a démissionné de son poste de secrétaire national d’EELV après avoir été accusé de violences psychologiques envers une ex-compagne. Adrien Quatennens, cadre de la France insoumise et proche de Jean-Luc Mélenchon, s'est, lui, mis «en retrait» de sa fonction de coordinateur de La France insoumise après avoir reconnu avoir donné une «gifle» à sa femme dans un contexte de divorce.
Dans la première affaire, révélée en juillet, aucune plainte n'a été déposée, ni aucune enquête judiciaire ouverte, quand la cellule interne d'EELV sur les violences et harcèlements sexuels a été saisie. Concernant Adrien Quatennens, le député LFI a fait l'objet d'une main courante déposée par sa femme et est visé par une enquête du parquet de Lille.