La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) a publié son rapport annuel ce mercredi, dénonçant de fortes inégalités sociales dans l’accès aux soins.
Un accès aux soins inégal selon le milieu social. C’est ce que dénonce la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), dans un rapport publié mercredi 21 septembre.
Prévalence de maladies chroniques, risque de renoncement aux soins, réalisation de tests de dépistage... Les inégalités sociales se ressentent au sein du système de santé, dès le plus jeune âge.
Les inégalités entre les enfants s’expliquent selon la catégorie socio-professionnelle de leurs parents. Ainsi, deux fois plus d'enfants d'ouvriers que d'enfants de cadres se retrouvent en surpoids en grande section de maternelle, note la DREES.
Des disparités territoriales sont aussi présentes puisque le nord et l’est de la France métropolitaine de même que les DROM (départements et regions d'outre-mer, ndlr) ont une espérance de vie plus faible que les autres départements. Cela s’explique par un accès aux soins rendu plus difficile pour les milieux modestes, touchés par des déserts médicaux.
les inégalités sociales affectent le risque de maladies
Tout au long de la vie, le risque de développer une maladie chronique, à l'exception de certains cancers, est plus élevé chez les personnes les plus modestes que chez les plus aisées. Pour la DREES, ces disparités peuvent s'expliquer, en partie, par «des habitudes de vie différenciées selon le milieu social».
Les 10 % des Français les plus pauvres développent ainsi 2,8 fois plus souvent un diabète que les 10 % les plus aisés. Le surrisque de développer une maladie chronique du foie ou du pancréas est également de 2,4 points pour les plus modestes par rapport aux plus aisés, et s'établit à 2 points pour les maladies psychiatriques.
Seul le cas des cancers surviendraient «un peu moins fréquemment chez les personnes avec les niveaux de vie les plus modestes». Les personnes aisées sont «souvent prises en charge pour des cancers de la prostate et du sein», et les personnes modestes pour le cancer du poumon, ajoute la DREES.
Cela est dû à un plus faible recours aux tests de dépistage. En 2019, les femmes âgées de 50 à 74 ans qui n'avaient jamais réalisé de mammographie étaient 24 % parmi les plus aisées contre 39 % chez les plus précaires.