Les niveaux de pesticides observés dans l'eau de 105 communes des Hauts-de-France ont conduit l'Agence régionale de santé à installer une surveillance renforcée.
Les métabolites de chloridazone inquiètent l'Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France. Une présence excessive de ce sous-produit de la chloridazone, un pesticide principalement utilisé dans la culture des betteraves jusqu'en 2020, a été observée dans l'eau de certaines communes. 45 d'entre elles ont donc été mises sous surveillance renforcée et 60 autres le seront à l'automne.
Cette mesure, annoncée ce jeudi 15 septembre, doit permettre à l'ARS de surveiller la concentration de ce pesticide dans l'eau du robinet, pour déterminer si des mesures de restriction de consommation sont nécessaires.
Métabolites de pesticides | L’eau du robinet mise par précaution sous surveillance renforcée dans 105 communes des Hauts-de-France
Communiqué de presse : https://t.co/q2vqfgzMiJ pic.twitter.com/yPOTAsIEeT— ARS Hauts-de-France (@ARS_HDF) September 15, 2022
La première phase de surveillance renforcée concerne 45 communes dans lesquelles des niveaux de métabolites de chloridazone supérieurs au seuil transitoire (3μg/L) déterminé par le ministère de la Santé ont été observés. Au total cela représente 13.500 habitants, sachant que 39 de ces villes se situent dans l'Aisne.
Prévus par la réglementation européenne, les contrôles menés répondent à un «principe de précaution», selon l'ARS. En 2007, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a en effet «écarté un risque pour la santé humaine associé» à ces métabolites.
Le protocole de surveillance prévoit néanmoins que l'eau du robinet soit analysée «tous les 15 jours jusqu'à la fin septembre». En fonction des résultats, les éventuelles restrictions de consommation de l'eau du robinet seront recommandées dans les communes «dont la valeur moyenne» continuera de dépasser le seuil transitoire.
L'Aisne principalement touchée
La seconde phase de surveillance renforcée, programmée à l'automne, concernera les 60 communes de la région où la concentration de métabolites de chloridazone est comprise entre 2 et 3 μg/L. Il s'agit de s'assurer que «sur la durée», les taux ne dépassent pas 3 μg/L. 40 de ces villes sont situées dans l'Aisne, département le plus touché.
En parallèle, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a été chargée de fixer une valeur maximale définitive de concentration en métabolites de chloridazone. Une fois établie, cette dernière viendra remplacer les 3 μg/L fixées par le gouvernement à la mi-juin.
Mercredi, le préfet de l'Aisne, Thomas Campeaux, s'est montré rassurant, rappelant que «non conforme n'est pas nécessairement non consommable». «En France, nous sommes extrêmement prudents, a-t-il- enchéri. C'est la première fois que nous prenons autant de mesures pour une métabolite que l'on ne connaît pas.»