Selon une information obtenue par CNEWS, le conducteur du véhicule mort d'un tir policier à la suite d'un refus d'obtempérer à Nice mercredi est aussi suspecté d'avoir été, dans la nuit du 14 au 15 juin dernier, le conducteur d'une camionnette transportant des migrants en provenance d'Italie. De son côté, le fonctionnaire a été mis en examen.
Une affaire dans l'affaire ? Le conducteur du véhicule mort d'un tir policier à la suite d'un refus d'obtempérer à Nice ce mercredi est aussi suspecté d'avoir été, dans la nuit du 14 au 15 juin dernier, l'homme qui conduisait une camionnette transportant des migrants en provenance d'Italie, selon une information du service police-justice de CNEWS.
Cette autre affaire avait défrayé la chronique, la camionnette ayant refusé un contrôle à un barrage de police à Sospel avant de fuir vers Nice.
Un policier avait dû ouvrir le feu face au véhicule, tuant un des migrants à l'arrière. Le conducteur avait ensuite abandonné la camionnette à Nice et pris la fuite à pied.
Le policier mis en examen
Concernant les faits survenus mercredi, le conducteur, âgé de 24 ans et qui circulait sans permis à bord d'un véhicule volé est mort après avoir été touché par le tir d'un policier, adjoint au sein d'une brigade de sécurité routière.
Selon nos informations, une information judiciaire a été ouverte contre le policier, pour violences volontaires avec arme ayant causé la mort sans intention de la donner. Il a été mis en examen pour ces raisons et placé sous contrôle judiciaire. Il a l'interdiction de porter une arme.
Il y avait également un passager à bord du véhicule. Concernant ce dernier, blessé au cours des faits, il sera présenté au magistrat instructeur en vue d'une éventuelle mise en examen pour recel et vol aggravé. Pour l'heure, le parquet requiert son placement en détention provisoire.
Deux enquêtes ont déjà été ouvertes par le parquet de Nice, a précisé la procureure adjointe : une première, confiée à la Sûreté départementale, pour tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique : une seconde, par l'IGPN, la police des polices, pour homicide involontaire par le policier auteur du tir.
Un véhicule qui «zigzaguait dangereusement»
Pour rappel, au moment des faits mercredi, le conducteur du véhicule volé avait été repéré par les policiers en train de «zigzaguer dangereusement» sur la voie rapide qui contourne la ville de Nice.
Les policiers avaient alors fait signe au conducteur de les suivre, mais le véhicule avait accéléré et pris une voie de sortie. «Coincé dans le flux de la circulation», le véhicule en fuite aurait alors fait demi-tour pour se retrouver face à la voiture de police, qu'il aurait percutée «à plusieurs reprises», toujours selon la DDSP.
Le policier actuellement en garde à vue était alors descendu sur la chaussée, tirant «une fois», selon une autre source policière. Le conducteur, malgré des tentatives de réanimation, était lui décédé sur place.
Les policiers soutenus par Christian estrosi
Le conducteur décédé «était un Tunisien installé dans notre région depuis un an», avait indiqué à l'AFP Anthony Borré, 1er adjoint au maire de Nice. Il avait 21 mentions au fichier TAJ (traitement des antécédents judiciaires) notamment pour des affaires liées à des vols, stupéfiants, conduite sans permis, extorsion ou encore dégradations, a pu apprendre CNEWS.
«Il circulait sans permis à bord d'un véhicule volé immatriculé dans le Var», avait ajouté l'élu. On ne connaît pas la nationalité du passager du véhicule, qui, lui, a été interpellé.
Dans un tweet, Christian Estrosi avait dit apporter son «soutien total aux agents» de la police nationale des Alpes-Maritimes, «face à un conducteur qui leur a foncé dessus délibérément».
Soutien total aux agents de la @policenat06 confrontés à un refus d’obtempérer sur l’avenue Henri Matisse. Face à un conducteur qui leur a foncé dessus délibérément, ils ont du faire usage de leur arme pour le neutraliser.https://t.co/sPRY4jzMMe
— Christian Estrosi (@cestrosi) September 7, 2022
Selon le maire de Nice, «les refus d'obtempérer sont un délit et se multiplient» et des policiers municipaux niçois auraient ainsi été confrontés «à deux refus d'obtempérer particulièrement violents» lors de ces dernières vingt-quatre heures.