Le 14 juillet 2016 au soir, au volant de son camion-bélier, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a foncé sur la foule présente sur la promenade des Anglais à Nice. L’attentat a fait 86 morts et plus de 400 blessés. Abattu par la police à l’issue de son carnage, le natif de la région de Sousse en Tunisie ne sera jamais jugé lors du procès de l’attentat qui s’ouvre ce lundi 5 septembre à Paris.
Un assassin au passé violent. En 2016, alors que la France célébrait sa fête nationale du 14 juillet, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a foncé sur la foule réunie sur la promenade des Anglais à Nice. Il a tué 86 personnes et en a blessé plus de 400. Le natif de la région de Sousse en Tunisie a ensuite ouvert le feu sur les policiers avant d’être abattu.
Contrairement aux huit accusés qui seront jugés à partir de ce lundi 5 septembre et jusqu'à la mi-décembre à Paris dans le cadre du procès de cet attentat, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, lui, n’expliquera jamais son acte et ses motivations.
Le jour de l'attentat, le Tunisien de 31 ans a été directement identifié. Selon des sources policières, il était connu des services de police pour des faits de droit commun, notamment des violences avec arme.
Il avait également été condamné à six mois de prison avec sursis au mois de mars pour des «violences volontaires avec une arme» après une altercation.
Il était en revanche inconnu des services du renseignement et ne faisait pas l’objet d’une fiche S, comme l'avait confirmé le procureur de la République de l'époque François Molins. L'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait également affirmé que Mohamed Lahouaiej-Bouhlel se serait radicalisé «très rapidement».
Les propos de Bernard Cazeneuve ont d'ailleurs été confirmés par l'un des accusés. Ce dernier avait affirmé avoir constaté un changement chez l'auteur des faits dix jours seulement avant de commettre l'attentat.
Selon l'accusé, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel aurait tenu un discours favorable à Daesh, qui a revendiqué l'attaque. Des messages en lien avec la thématique terroriste et des vidéos de propagande jihadiste ont été relevés.
Violent, Pas croyant et alcoolique
Cependant, d'après sa femme, l'auteur de l'attentat de Nice «aimait le mal». «Il n'est pas croyant, il ne pratique pas du tout, il mange du porc, boit de l'alcool (...) Je ne l'ai jamais vu prier ni quoi que ce soit en relation avec la religion», a affirmé son épouse, dont les propos ont été relayés par Le Parisien, confirmant qu'il s'agit d'un mari «violent et sadique».
«Il aimait le mal. (…) C’était un monstre, même le diable s’est inspiré de lui», a-t-elle ajouté.
Le couple, en instance de divorce, a eu trois enfants. Toutefois, la compagne du terroriste de Nice a indiqué que l'homme était capable d'uriner dans leur appartement et de poignarder la peluche de leur fille.
Durant leur relation, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel aurait également fait subir à sa compagne des violences répétées.
Maltraité par son père
Selon le témoignage de proches, il aurait assez mal vécu son divorce, et aurait pu être dans un état dépressif. Il aurait pratiqué la salsa et la musculation et aurait été un grand dragueur, mais a été décrit comme «instable» par des connaissances, et ne fréquentait presque personne.
Par ailleurs, le Tunisien a été maltraité depuis son enfance par son père. A l'adolescence, son comportement agressif a inquiété sa famille.
Emmené chez le psychiatre, il s'était vu prescrire un traitement à base d'antidépresseurs, d'anxiolytiques et de neuroleptiques.