Un juge d'instruction de Valenciennes (Nord) a délivré un mandat d'arrêt européen contre l'imam Hassan Iquioussen. Ce dernier est en fuite depuis que le Conseil d'État a validé son expulsion mardi 30 août.
La chasse à l'homme continue. Ce vendredi, un mandat d'arrêt européen a été délivré contre le prédicateur Hassan Iquioussen. L'imam est toujours introuvable, alors que le Conseil d'État a validé son expulsion du territoire français. Selon des sources proches du dossier à l'AFP, ce mandat a été lancé pour «soustraction à l'exécution d'une décision d'éloignement».
Il est reproché à Hassan Iquioussen, qui prêchait dans le Nord de la France, d'avoir eu des propos antisémites, xénophobes, homophobes et misogynes. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait demandé son expulsion début juillet. Mais lorsque les policiers ont perquisitionné son domicile de Lourches (Nord) mardi, juste après le feu vert du Conseil d'Etat, l'imam avait disparu.
Un mandat d'arrêt justifié ?
Le coeur du problème réside dans la destination d'Hassan Iquioussen. Si celui-ci se cache en France, le motif du mandat d'arrêt est justifié, selon des sources proches du dossier interrogées par l'AFP. En revanche, s'il est parti pour la Belgique, comme les autorités le croient, la juridiction est plus difficile à appliquer.
L'imam peut être considéré comme ayant lui-même exécuté la mesure d'éloignement. Sous le coup d'un arrêté d'expulsion signé du ministre, il peut en effet quitter la France pour n'importe quel pays, puisque les modalités d'expulsion ne sont pas fixées dans un arrêté d'expulsion. «C'est compliqué juridiquement», a reconnu une source auprès de l'AFP.
Invité sur CNEWS ce 1er septembre, Gérald Darmanin s'est réjoui de la fuite de l'imam : «l'islamisme radical est en fuite, et c'est une très bonne chose», a-t-il déclaré.
Le prédicateur de 58 ans, de nationalité marocaine, devait initialement être transféré vers le Maroc. Mais le pays a suspendu son «laissez-passer consulaire» ce 31 août, rendant impossible son expulsion en l'état. Gérald Darmanin a assuré qu'il avait «échangé avec les autorités marocaines» sur ce sujet. «Elles veulent plus d'informations sur cet individu et c'est normal, donc je leur ai fourni ces informations», a expliqué le ministre sur CNEWS.
Hassan Iquioussen, dont la chaîne Youtube est suivie par 178.000 abonnés, n'a jamais été condamné par la justice française.