Dans un contexte économique inflationniste, le président Emmanuel Macron va tenir ce vendredi un Conseil de défense dédié à l'approvisionnement en gaz et en électricité du pays.
Une semaine après avoir acté «la fin de l'abondance», le président Emmanuel Macron va réunir, vendredi, un Conseil de défense consacré à l'approvisionnement en gaz et en électricité de la France, a indiqué mardi l'Elysée, confirmant des informations de franceinfo.
La Première ministre Elisabeth Borne assistera le chef de l'Etat lors de cette réunion. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire et la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, également.
Un hiver qui s'annonce compliqué
«L'approvisionnement en gaz et en électricité étant un intérêt vital pour le pays, le Conseil de défense et de sécurité nationale (SDSN) aura pour objectif de faire le point sur la situation ainsi que sur les scénarios envisagés pour se préparer à tous les cas de figure cet automne et cet hiver», a expliqué un conseiller de l'Elysée.
En effet, les flux de gaz en provenance de Russie se sont taris et les Européens se préparent à un possible arrêt total, en rétorsion aux sanctions prises contre Moscou depuis l'invasion de l'Ukraine. La situation est également tendue du côté de l'électricité, en raison de l'indisponibilité d'une partie du parc nucléaire, notamment pour des problèmes de corrosion.
«On ne peut pas parler de gaz et de crise énergétique sans parler de la Russie et de la guerre en Ukraine, ce qui veut dire qu'il y a des sujets de l'ordre de la sécurité nationale et à haute valeur stratégique», a plaidé mardi sur franceinfo le porte-parole du gouvernement Olivier Véran pour justifier le recours à ce dispositif où les délibérations sont secrètes.
«Ne voyez pas ça comme un comme une enceinte secrète, c'est vraiment un travail collégial, collectif», a-t-il cependant ajouté, en précisant avoir participé à de nombreux conseils de défense sanitaire en tant que ministre de la Santé. Initialement réservé aux sujets de défense, ces conseils avaient été utilisés à de nombreuses reprises par le chef de l'État à l'époque de la crise Covid, provoquant des critiques des oppositions politiques sur l'exercice solitaire du pouvoir.
Par ailleurs, au lendemain de la visite d'Emmanuel Macron en Algérie, Olivier Véran avait indiqué que «des annonces seraient faites prochainement» sur une possible augmentation des livraisons de gaz algérien en direction de la France.
Une annonce qui, par la suite a été confirmée par le ministère de la Transition énergétique qui a déclaré que «des échanges sont en cours entre Engie et la Sonatrach», groupe pétro-gazier public algérien, «dans (le cadre de) la stratégie de diversification de nos approvisionnements en gaz menée par le gouvernement depuis plusieurs mois».