A l'occasion du 78e anniversaire de la Libération de Paris, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué ce mercredi 24 août la lutte contre la délinquance à Paris et en petite couronne et a tenu des propos forts sur sa volonté de lutter contre les trafics de drogues dans la région.
Lors d'un discours donné ce mercredi à la préfecture de police de Paris, Gérald Darmanin a évoqué «la délinquance du quotidien qui atteint les plus faibles d'entre nous», avec les deux fléaux que sont «les rodéos urbains» et «le trafic de drogue». Sur ce dernier point, le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'il fallait «tout faire pour venir à bout de cette plaie».
«2.778 trafics démantelés en moins d'un an»
«Repérer les points de deal, harceler les vendeurs de mort qui construisent des collines du crack sur les cadavres de leurs victimes, c'est empêcher de faire régner la loi du plus fort et non pas la loi de la République», s'est ainsi exprimé le ministre, qui s'est targué que pas moins de «2.778 trafics ont été démantelés en moins d'un an dans l'agglomération parisienne».
Et d'ajouter : «4,5 tonnes de drogues ont été saisies depuis janvier, c'est-à-dire un tiers de plus que dans toute l'année 2021». Selon le ministre, les forces de l'ordre ont verbalisé deux fois plus d'individus pour trafics depuis le début de l'année, avec plus 112 % d'amendes. Tout comme plus 50 % d'amendes visant les consommateurs pour usages de drogues.
«Le crack demeure le plus grand sujet de Paris, et pas seulement de la place Auguste Baron», a poursuivi Gérald Darmanin, qui – malgré l’interpellation de 128 individus entre le 20 juillet et le 20 août et la saisie de davantage de crack en 15 jours que sur la totalité de l'année 2021 – a assuré qu'il allait «falloir frapper beaucoup plus fort». «Le crack n'a pas besoin d'être réduit mais anéanti», a t-il lancé.
Gérald Darmanin se rendra en Afrique de l'Ouest
Dans un long discours, le ministre de l'Intérieur a tenu à souligner son soutien aux habitants, «première victimes» selon lui des trafics de drogues. «Les habitants de la place Auguste Baron ne peuvent accepter ce qu’aucun d'entre nous accepterait», a-t-il martelé, expliquant que la volonté du préfet de police de Paris [Laurent Nuñez, ndlr] était «de démanteler le marché de crack à ciel ouvert».
Pour cela, le ministre entend «démanteler les filières», et compte se rendre «bientôt en Afrique de l'Ouest pour avoir un dialogue franc avec les pays concernés et créer les conditions de reconduite très rapide des trafiquants dans leur pays d’origine». Il entend «également interpeller rapidement les consommateurs de la rue pour que les habitants de Paris et de petite couronne soient débarrassés de ce fléau».