Depuis le début de l'été, les pompiers luttent contre les flammes partout en France. Les présidents de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France (FNSPF), de la Conférence Nationale des Services d'Incendie et de Secours (CNSIS) et de l'Association Nationale des Directeurs de SDIS (ANDSIS) demandent désormais plus de moyens.
Sur le front depuis maintenant plus de deux mois en raison des feux de forêt qui touchent la France, «les sapeurs-pompiers et l'ensemble des forces de la sécurité civile sont au bord de la rupture. Tous les voyants sont au rouge».
C'est le message que tentent de faire passer Grégory Allione, président de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers de France (FNSPF) et directeur du SDIS des Bouches-du-Rhône, Stéphane Morin, président de l'Association Nationale des Directeurs de SDIS (ANDSIS) et directeur du SDIS de Loire-Atlantique, et Olivier Richefou, président de la Conférence Nationale des Services d'Incendie et de Secours (CNSIS) et du conseil départemental de Mayenne, dans une tribune publiée ce 13 août dans Le Journal du Dimanche.
Les soldats du feu pointent notamment les effets du réchauffement climatique, annoncés depuis longtemps, mais bel et bien réels pour les populations ainsi que pour les services publics qui ont dû faire face à d'intenses feux de forêts durant cet été 2022. Si ces incendies touchaient habituellement le pourtour méditerranéen, ils se généralisent maintenant partout en France. Il est donc nécessaire que le système de sécurité civile, «qui permet de limiter plus de 90% des feux à moins de 5 hectares, [s'adapte] de manière durable pour répondre à ce défi», indique la tribune.
«Les moyens doivent s'accroître, c'est une certitude»
Alors qu'il va falloir s'habituer à vivre avec ces effets du changement climatique, «les moyens doivent s'accroître, c'est une certitude», assurent les professionnels. Il est donc primordial d'être en possession de plus de moyens aussi bien humains que matériels.
«Dans ces conditions, il est impératif de dégager de nouvelles ressources pour adapter nos moyens humains et matériels sur l'ensemble du territoire. Un des volets importants du financement des Services d'Incendie et de Secours (SDIS) est le reversement d'une part du produit de la Taxe Spéciale sur les Conventions d'Assurances (TSCA), qui finance également la fiscalité locale, la caisse nationale d'allocations familiales, la caisse nationale d'assurance maladie ou encore le conseil national des barreaux», expliquent les signataires.
En doublant la part de TSCA et en la reversant directement aux SDIS, cela permettrait donc de mieux protéger les Français. Le tout, sans augmenter les impôts, mais en faisant contribuer des acteurs qui font des économies et qui continueront d'en faire.
«L'été 2022 a permis aux Français de réaliser le lien entre changement climatique et catastrophe naturelle. N'abandonnons pas nos soldats du feu, devenus soldats de la vie, aujourd'hui soldats du climat, dès l'été fini et les caméras tournées vers d'autres sujets de rentrée», réclament les pompiers.
«Il nous faut plus de moyens d'action, plus de prévention et le développement d'une véritable culture du risque. Cela suppose donc plus de moyens financiers», conclue cette tribune.