L'entrée du Château de Vincennes a été refusée à deux femmes russes, en raison d'une directive interne liée à la guerre en Ukraine. Le ministère des Armées assure qu'il s'agit d'une erreur.
Les citoyens russes sont-ils toujours les bienvenus au Château de Vincennes (Val-de-Marne) ? Le 28 juillet dernier, deux femmes russes se sont vu refuser l'entrée après avoir présenté leurs passeports. Cette décision était appuyée sur une directive interne prise à la suite de l'invasion de l'Ukraine, le château de Vincennes abritant des archives du ministère des Armées. Ce mardi 9 août, le cabinet du ministre a toutefois déploré une décision relevant d'un manque de «discernement».
Auprès de l'AFP, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a assuré que les lieux touristiques dépendant de son ministère étaient toujours ouverts aux Russes. Cela vaut pour le Château de Vincennes, qui abrite l’un des centres du Service Historique de la Défense (SHD), mais aussi pour le Musée de l'air et de l'espace ou encore les Invalides.
La directive invoquée le 28 juillet dernier existe bel et bien et a pour but de restreindre «l'accès aux emprises militaires du ministère aux ressortissants russes». Edictée en février, elle concerne «toutes les installations militaires», mais l'appliquer aux lieux touristiques dépendant du ministère des armées relève d'une «application sans discernement», selon Sébastien Lecornu.
«Il va de soi que (cette règle) ne peut pas être appliquée de la même manière pour les bâtiments stratégiques que pour les lieux recevant du public comme les musées», a-t-il insisté. En réaction à la mésaventure de ces deux femmes russes au Château de Vincennes, le ministère a donc demandé à ce que cette directive soit précisée «auprès des agents de ces lieux-là pour éviter tout incident».
Moscou dénonce des mesures «hostiles»
L'une des deux visiteuses russes éconduites, une journaliste de 31 ans, s'était dite «bouleversée» par cette interdiction de pénétrer dans le Château de Vincennes. Elle avait expliqué être arrivée en France cinq mois auparavant, justement pour fuir la Russie car elle était «opposée à la guerre».
L'affaire est arrivée jusqu'aux oreilles de Moscou, qui a également réagi ce mardi, en évoquant des mesures «hostiles» visant ses ressortissants dans certains pays européens. Cela concerne la France mais également la Finlande, où le parti conservateur a appelé, fin juillet, à interrompre l'émission de nouveaux visas touristiques pour les visiteurs russes.
«Ces déclarations viennent de pays que nous avons désignés comme inamicaux (...) Plusieurs de ces pays sont guidés par leur hostilité jusqu'à l'inconscience», a commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Appelant à faire preuve de «bon sens», il s'est dit convaincu que «ceux qui font ces déclarations retrouveront leurs esprits».