Excédé par l'imprudence de certains candidats à l'ascension du Mont-Blanc, le maire de Saint-Gervais a suggéré de leur facturer une caution de 15.000€ pour régler les frais en cas d'accident. Une proposition à prendre au «19e degré», mais qui traduit une réelle inquiétude.
Jean-Marc Peillex ne décolère pas. Dans un communiqué publié sur Twitter, le maire de Saint-Gervais (Haute-Savoie) dénonce les «hurluberlus candidats à la mort» qui veulent accéder au sommet du Mont-Blanc en dépit des recommandations de prudence. Estimant qu'ils se mettent délibérément en danger, l'édile a suggéré d'imposer une caution de 15.000€ à tous les candidats à l'ascension, pour les décourager.
Cette proposition concerne ceux qui tentent d'accéder au Mont-Blanc via la «voie royale» de Saint-Gervais, dite du Goûter. La sécheresse et la canicule y provoquent actuellement d'importantes chutes de pierres qui rendent la traversée très dangereuse. Le préfet de Haute-Savoie et la mairie de Saint-Gervais déconseillent donc de l'emprunter et les compagnies locales de guides se sont engagées à ne plus y emmener de clients, au moins jusqu'au 15 août.
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— Jean-Marc PEILLEX (@PEILLEX) August 3, 2022
Mais, selon Jean-Marc Peillex, l'appel n'a pas été entendu de tous. Le communiqué évoque ainsi «plusieurs dizaines de pseudos-alpinistes (environ cinquante fin juillet)», ayant bravé les recommandations. Le 30 juillet dernier notamment, un groupe a voulu «tenter l'ascension en short et baskets», s'insurge l'édile.
«Il a fallu que le haut-parleur de l'hélicoptère du PGHM (Unités de montagne de la gendarmerie nationale, ndlr) leur intime l'ordre de faire demi-tour avant la traversée du couloir du Goûter. S'ils ont bien fait demi-tour, ils ont déclaré qu'ils reviendraient le lendemain».
Pour le maire de Saint-Gervais, vouloir gravir le Mont-Blanc dans de telles conditions revient à jouer «à la roulette russe». «Ils veulent faire l'ascension avec la mort dans le sac à dos ? Soit ! Alors anticipons le coût des frais de secours et de leur sépulture [...]. Il est inadmissible que ce soit le contribuable français qui supporte ces charges». Cette caution de 15.000€ a donc été calculée en ce sens, en ajoutant le coût moyen d'un secours en montagne (10.000€) à celui des obsèques (5.000€).
Auprès du Dauphiné Libéré, le maire a toutefois expliqué que cette proposition relevait plus d'une «boutade», à prendre au «19e degré». L'objectif était avant tout de faire réagir mais, puisque le problème est bien réel, Jean-Marc Peillex se félicite d'avoir au moins relancé le débat sur la gratuité du secours en montagne.