Après un vote de l’Assemblée nationale ce mardi, le Parlement français a ratifié les protocoles d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan. En raison de la guerre en Ukraine menée par la Russie, les deux pays nordiques avaient fait le choix historique de renoncer à leur neutralité.
Mardi 2 août, l’Assemblée nationale s’est prononcée en faveur d’une adhésion à l’Otan de la Suède et la Finlande. Ces deux pays ont décidé de renoncer à leur neutralité après que les russes ont envahi l’Ukraine, le 24 février dernier.
«Une décision historique et majeure puisque la neutralité de ces deux états constituait jusqu’ici un principe cardinal», a indiqué la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna.
209 députés ont choisi d’adopter le texte, contre 46 voix provenant en partie de la France insoumise. Pour sa part, le Rassemblement national s’est abstenu de voter. Par ce choix, la France a ainsi rejoint les «vingt alliés qui ont déjà ratifié les protocoles», a commenté Catherine Colonna.
«Un odieux chantage»
Cependant, rien n’est encore gagné pour les deux pays scandinaves. Si la France s’est accordée pour approuver le processus d’adhésion, la Suède et la Finlande ont besoin d’une ratification des trente Etats membres de l’organisation, afin de bénéficier de la protection en cas d’attaque, comme le stipule l’article 5 de la Charte de l’Otan.
De plus, la Turquie a accusé les deux pays de bienveillance envers le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés d’Ankara, qu’elle considère comme des organisations terroristes. Elle a ainsi menacé de «geler» le processus.
Un choix particulièrement critiqué par le socialiste Alain David, qui n’a pas hésité à dénoncer un «odieux chantage de la Turquie», alors que cette adhésion à l’Otan «est nécessaire en raison du contexte géopolitique».