Dans sa chronique économique de ce jeudi 28 juillet, Jean-Baptiste Giraud, directeur de la rédaction d'economiematin.fr, se penche sur la hausse annoncée de la taxe foncière.
Une partie des nombreuses augmentations votées par les députés à l’Assemblée sera non pas à la charge de l’Etat, mais des collectivités locales, qui vont bien devoir trouver l’argent quelque part.
Et ce quelque part c’est bien évidemment dans votre poche, sur votre compte en banque. Et pour une région, un département ou une mairie, le principal moyen de trouver des ressources supplémentaires pour faire face à de nouvelles dépenses, ou aux augmentations votées par l’Assemblée ou décidées par le gouvernement, c’est d’augmenter la taxe foncière.
Autrefois, les collectivités pouvaient aussi jouer sur la taxe d’habitation, mais comme elle a été supprimée par Emmanuel Macron, elles ne disposent plus que d’un seul levier sur les particuliers : la taxe foncière. Elle leur a permis de récolter près de 35 milliards d’euros en 2021, sur un total de près de 112 milliards d’impôts et taxes qui leur reviennent.
Des disparités entre les villes
Mais à ce petit jeu de la taxe du foncier, forcément, toutes les villes ne sont pas logées à la même enseigne, pour deux raisons. D’abord, le prix du foncier, ce que l’on appelle l’assiette dans le langage fiscal, n’est pas le même partout. Un appartement de 50 m2 ne vaut pas le même prix à Tulle en Corrèze que dans le Marais en plein Paris. Mais l’autre paramètre dont on n’a pas conscience le plus souvent, c’est la présence en quantité, ou non, d’entreprises dans la ville où l’on habite. Plus elles sont nombreuses, moins la taxe foncière réclamée aux particuliers sera élevée.
Comme la capitale accueille des dizaines de milliers d’entreprises et de sièges sociaux, c’est à Paris qu’elles versent leur Contribution Foncière, la CFE, ce qui fait mécaniquement baisser le poids de la taxe foncière pour les habitants. Résultat, à Paris, on paye en moyenne 770 euros pour un logement de 70m2. En toute logique, on trouve Lyon, Nice, Strasbourg ou encore Lille dans le peloton de queue des villes où la taxe foncière est la moins chère.
A l’inverse, les villes de taille moyenne, dont les entreprises sont absentes, souvent parce qu’elles sont parties, tapent parfois très fort. A Montpellier vous payez 1.585 euros et 1.551 euros à Nîmes, le double de Paris. Même chose à Angers, ou encore à Dijon ou au Havre...