L'Assemblée nationale a adopté, ce vendredi matin, en première lecture le projet de loi «d'urgence» pour le pouvoir d'achat à l'issue de quatre jours de débats sous haute tension entre la majorité et les oppositions. Après une nuit passée à discuter du texte gouvernemental, il a finalement été adopté à 341 voix pour, 116 contre et 21 abstentions.
341 voix pour, 116 contre et 21 abstentions. Après quatre jours de discussions et au bout d'une nuit entière de débats houleux, les députés ont adopté en première lecture le projet de loi «d'urgence» pour le pouvoir d'achat, un texte protéiforme censé atténuer les effets de l'inflation et de la crise énergétique. Le texte faisait office de test pour le camp présidentiel.
Désormais privé de majorité absolue, il a dû compter sur le soutien des élus LR et du RN qui ont timidement salué certaines «avancées» tandis que la gauche s'indignait d'un projet en forme de «déclaration de guerre aux salaires». Les hostilités pourraient reprendre rapidement puisque les députés commencent vendredi 15h à examiner le projet de loi de finances rectificatives qui complète ces mesures et comporte quelques propositions explosives telle que la suppression de la redevance audiovisuelle.
Hausse de 4% des pensions de retraites
Le texte adopté par l'Assemblée prévoit notamment le triplement à 6.000 euros du plafonnement de la prime Macron, le plafonnement de la hausse des loyers à 3,5% dans l'Hexagone et la facilitation de la résiliation en ligne des abonnements.
Au cours d'un très rare moment de concorde, les députés ont voté à l'unanimité mercredi la déconjugalisation de l'allocation adultes handicapés, une mesure réclamée de toutes parts mais que l'exécutif avait refusée lors de la précédente législature. Désormais, les revenus du conjoint ne seront plus pris en compte pour le calcul de l’allocation adulte handicapé (AAH).
Dans les faits, les quelques amendements des oppositions qui ont reçu le soutien du gouvernement venaient en grande majorité des bancs de LR.
Le prix du carburant au cœur des débats
C'est sur le volet énergétique que le texte gouvernemental a essuyé de très sévères critiques. Afin de parer à une possible fermeture du robinet à gaz russe, le projet de loi introduit des mesures qui ont fait des remous de part et d'autres de l'hémicycle.
Les députés de gauche se sont notamment élevés contre l'instauration de dérogations au droit de l'environnement afin d'accélérer la mise en service d'un terminal méthanier au Havre à même d'acheminer du gaz en provenance d'autres pays que la Russie, et par lequel pourrait transiter du gaz de schiste américain.
Au milieu des tensions, l'examen du texte a réservé une petite surprise: l'autorisation, avec l'aval du gouvernement, de l'utilisation des huiles usagées comme carburant.