L’État français, qui détient déjà 84 % du capital d’EDF, a annoncé ce mardi son intention de lancer une offre publique d’achat (OPA) pour renationaliser le groupe à 100 %. Une opération à 9,7 milliards d’euros destinée à supporter la dette de l'entreprise ainsi que ses projets à venir, notamment en matière de nucléaire.
C’est une annonce qui va faire grand bruit. Déjà implantée dans le capital d’EDF à hauteur de 84 %, le gouvernement a annoncé son intention de renationaliser à 100 % le groupe par le biais d’une offre publique d’achat estimée à 9,7 milliards d’euros.
Pour ce faire, le gouvernement envisage de déposer l’offre d’ici à début septembre auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF), avec l’objectif de terminer l’opération fin octobre, selon le ministère de l’Économie. Il faudra néanmoins que le Parlement valide l’initiative dans la loi de finances rectificative pour 2022.
12 euros l'action
Selon les informations du ministère de l’Économie, l’OPA sur les 15,9 % du capital restant à acquérir se fera sur la base d’une offre de 12 euros l’action et de 15,64 euros par OCEANE (obligation convertible).
«Cette opération donne à EDF les moyens nécessaires pour accélérer la mise en œuvre du programme de nouveau nucléaire voulu par le président de la République, et le déploiement des énergies renouvelables en France» a détaillé Bruno Le Maire dans le communiqué de Bercy.
Investir dans le nucléaire et soutenir la dette
En effet, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un programme de six réacteurs nucléaires de nouvelle génération EPR, dont le seul modèle actuellement en construction en France, à Flamanville (Manche) accuse déjà plus de dix ans de retard.
L’opération permettra donc de mener à bien ce projet, mais aussi de supporter un groupe dont la dette pourrait atteindre plus de 60 milliards d’euros fin 2022, et dont la moitié de ses 56 réacteurs est aujourd’hui à l’arrêt, pour maintenance ou pour des problèmes de corrosion apparus récemment.
«Ça permet à l’État de reprendre le contrôle des activités les plus régaliennes de notre production décarbonée ainsi que d’ouvrir avec plus de sérénité des chantiers à extrêmement long terme», explique Bercy.