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Paris : une cellule de crise ouverte pour accompagner les seniors pendant la canicule

Environ 10.700 personnes sont inscrites sur le fichier Reflex de la mairie de Paris. Environ 10.700 personnes sont inscrites sur le fichier Reflex de la mairie de Paris. [© Sophie Robichon/ Ville de Paris]

Déployée en quelques heures entre dimanche et lundi, une cellule de crise a été ouverte par la municipalité parisienne qui entend ainsi accompagner les 10.700 seniors inscrits sur le fichier Reflex, et évaluer leur état de santé en cette période caniculaire.

Une cellule de crise, installée au sein des locaux de la police municipale parisienne, dans la caserne Baudoyer, est ouverte depuis ce lundi 18 juillet, afin de mettre en place un accompagnement exceptionnel au profit des seniors mais aussi d'autres personnes en situation de handicap, inscrits sur le fichier Reflex.

Des inscriptions qui se font sur la base du volontariat, ouvertes tout au long de l'année dans les mairies d'arrondissement, dans les Maisons des aînés ou encore via le 3975. Au total, 10.700 personnes sont recensées sur ce fichier, sur les 360.000 Parisiens de plus de 65 ans qui vivent dans la capitale. Parmi elles, certaines n'ont pas 65 ans, mais se trouvent en situation de handicap.

Un moyen pour elles d'être prises en compte comme «isolées» et de s'assurer qu'elles seront prises en charge si une crise majeure survient. Car la cellule de crise ne se déploie que dans 3 cas extrêmes : les canicules, les crises sanitaires (comme celle du Covid-19) ou encore les catastrophes naturelles, telles qu'une crue de la Seine par exemple. Cette dernière option ne s'étant jamais présentée.

Chaque inscrit appelé un par un

Concrètement, chacune des personnes inscrites sur ce fichier est appelée une par une depuis ce lundi par des téléopérateurs basés à Arcueil, dans le Val-de-Marne (94) et embauchés par un prestataire de la Ville de Paris. Eux sont ensuite chargés d'établir un premier contact et de leur poser un certain nombre de questions, parmi lesquelles «avez-vous de la visite ?» ou «avez-vous bu l'eau aujourd'hui ?».

Un questionnaire qui est ensuite directement envoyé à la cellule de crise, composée d'une quinzaine de personnes dont trois médecins, qui s'applique – en fonction des réponses fournies – à déterminer si cette personne a besoin d'une visite de courtoisie, d'un ventilateur, d'un service de portage de repas à domicile ou encore d'une visite médicale d'un infirmier ou d'un médecin.

«Hier, deux personnes ont ainsi eu la visite d'un médecin à domicile à la suite de cette prise de contact», explique Véronique Levieux, l'adjointe à la mairie de Paris chargée des seniors et des solidarités entre les générations, qui salue la mise en place de ce dispositif. «Ce sont surtout les publics les plus vulnérables parmi les aînés qu’on essaie de toucher», précise l'élue.

Des médecins en appui

Et qui mieux que Suzanne Tartière, médecin urgentiste aujourd'hui présidente de l'association de médecins retraités bénévoles Les Transmetteurs, pour évaluer l'état de santé de ces personnes ? Fidèle au poste, celle qui a participé à la création du Samu de Paris appelle elle-même les cas qui nécessitent un avis médical.

Sur 18 appels traités lundi, 2 ont reçu la visite d'un médecin du Samu. «Il faut aller à la pêche aux informations, leur parler lentement et parfois joindre leur médecin traitant ou leur infirmier à domicile pour vérifier qu'ils sont bien dans leur état normal», témoigne Suzanne Tartière, qui rappelle que le but «est de les savoir chez eux en sécurité».

Selon elle, ce fichier Reflex sert donc de véritable «interface entre les téléopérateurs et les services d'urgence» souvent débordés en cette période. «Nous protégeons les services d’urgence», souligne cette médecin, qui estime éviter ainsi que les personnes âgées engorgent les hôpitaux, alors qu'ils ont juste besoin d'être rassurés.

Depuis le début de la mise en place de la veille dite «caniculaire» au 1er juin dernier, les services de la Ville ont déjà distribué 140 ventilateurs et une centaine d'autres sont en cours de distribution. Des besoins qui seraient restés inconnus si les personnes inscrites sur le fichier Reflex n'avaient pas été contactées.

Un moyen également utilisé pour mettre à jour la base de données de la Mairie de Paris. En 2020, pendant sept jours qu'avait duré l'épisode caniculaire, 772 personnes avaient fait l'objet d'une «intervention», c'est-à-dire d'un simple contact, et 72 % n'avait pas eu besoin d'aide quelconque. A l'époque, la moyenne d'âge des appelés était de 77,2 ans, pour une population composée trois fois plus de femmes que d’hommes.

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