A l'occasion du 80e anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv, Élisabeth Borne a rendu hommage aux 13.000 juifs arrêtés les 16 et 17 juillet 1942, avant d’être déportées.
La France commémore aujourd’hui les 80 ans de la Rafle du Vel d’Hiv. Dans la matinée la Première ministre, Élisabeth Borne, a assisté à la traditionnelle cérémonie sur le site de l’ancien Vélodrome d'Hiver, dans le 15e arrondissement de Paris. Elle a rendu hommage aux 13.000 victimes que la France a livrées, les 16 et 17 juillet 1942, «au supplice, à la haine, à la mort».
«Oui, ces jours de juillet, comme lors des rafles qui ont suivies, la France a perdu un peu de son âme», a affirmé Elisabeth Borne. Pour «reconnaître sa responsabilité», notre pays «a attendu 1995 et les mots du président Jacques Chirac». C'était «il y a moins de 30 ans», a souligné la Première ministre.
Il y a 80 ans, 13 000 innocents, parce que juifs, étaient livrés à la barbarie dans la promiscuité et l’angoisse du Vélodrome d’hiver. L’Etat français porte une responsabilité devant l’Histoire. La République mènera sans relâche le combat pour leur mémoire. pic.twitter.com/sjZOGxbqG8
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) July 17, 2022
«C’était une étape forte, nécessaire. Ce fut un soulagement aussi. Immense. Un de ces moments où les mots mettent enfin une réalité sur les choses, sur l’indicible. La force de ces paroles reste ancrée profondément en chacun de nous car, pour garder son honneur, notre pays devait et doit regarder son histoire en face.»
Pour ce 80e anniversaire, Elisabeth Borne a appelé les Français à ne pas «déchirer les pages de l'Histoire qui nous dérangent». Car «les occulter» ou «les amoindrir», «ce n'est pas être patriote».
«C’est parce que la France est la patrie des Lumières, c’est parce que notre pays est un des berceaux du progrès, que la blessure est plus grave encore et que le vrai courage consiste à la reconnaître et à la commémorer», a insisté la cheffe du gouvernement.
Emmanuel Macron doit lui aussi prononcer un discours aujourd'hui. Il le fera à Pithiviers (Loiret), d'où sont partis huit convois pour Auschwitz-Birkenau. Il est attendu à 15h à la gare de la ville, qui n'a plus accueilli un seul voyageur depuis la fin des années 1960 et vient d'être transformée en musée par le Mémorial de la Shoah.