Le conseil d’administration de l’IHU Méditerranée Infection de Marseille a désigné Pierre-Edouard Fournier à la tête de l’établissement, ce mercredi 13 juillet, en remplacement du professeur controversé Didier Raoult.
Une page se tourne. Spécialiste des maladies infectieuses à l'IHU Méditerranée Infection, Le Pr Pierre-Edouard Fournier, va remplacer le controversé Didier Raoult à la tête de cet institut hospitalo-universitaire marseillais au coeur de nombreuses polémiques depuis deux ans autour du Covid-19, a annoncé ce mercredi l'institut dans un communiqué.
Échec et mat.
— Didier Raoult (@raoult_didier) July 13, 2022
Médecin biologiste, le Pr Fournier s'était illustré en dirigeant le laboratoire de tests PCR à grande échelle que l'IHU avait réussi à mettre en place à Marseille dès l'arrivée de l'épidémie de Covid-19 en France.
Une candidature qui ne marque pas de «rupture dans le mode de gouvernance de l'IHU», selon le chsct
Malgré les nombreuses réserves, exprimées notamment par des syndicats qui doutaient de la capacité de cette candidature interne à impulser un réel changement, les administrateurs ont validé le choix d'une commission spécialement mise en place pour cette succession et présidée par l'ancien patron de Renault, Louis Schweitzer.
Etant donné ces «liens» avec Didier Raoult, le CHSCT de l'Université Aix-Marseille avait annoncé dès mardi «réprouver» ce choix. Pour le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, le Pr Fournier «ne signifie pas de rupture dans le mode de gouvernance» et ne garantit pas «un avenir serein en termes de probité scientifique et médicale».
En effet, diplômé de la faculté de médecine de Marseille, il avait passé une thèse en 1999 sous la direction du Pr Raoult consacrée à l'étude des Rickettsioses, des bactéries intracellulaire à l'origine notamment du typhus.
L'IHU était secoué depuis plus de deux ans par des polémiques incessantes
Créé par le Pr Didier Raoult en 2011, l'IHU était secoué depuis plus de deux ans par des polémiques incessantes, notamment autour de la figure hyper-médiatique de son directeur, accusé de «charlatanisme» par certains de ses pairs pour avoir fait la promotion, sans validation scientifique, d'un traitement du Covid-19 à l'hydroxychloroquine.
En décembre, il avait ainsi reçu un blâme de l'ordre des médecins pour avoir communiqué «des informations qui ne s'appuyaient sur aucune donnée confirmée».
Les accusations de «charlatanisme» avaient cependant été écartées, de même que celles de prises de «risque injustifié» pour les patients.