Après le non-lieu prononcé en faveur de Gérald Darmanin vendredi 8 juillet dans le cadre de l’enquête qui vise le ministre de l’Intérieur pour «viol», la plaignante Sophie P.-S. a fait appel, a-t-on appris ce mercredi.
Sophie P.-S., la femme qui accuse de viol Gérald Darmanin depuis 2017, a fait appel mercredi de l'ordonnance de non-lieu signée vendredi en faveur du ministre de l'Intérieur, a indiqué son avocate à l'AFP.
«Loin de tout acharnement ou d'une quelconque vengeance, Sophie P.-S. veut simplement obtenir enfin justice et conteste fermement le bien-fondé de cette ordonnance. Elle a donc chargé mon cabinet d'en faire appel, ce qui a été fait ce jour», écrit Me Elodie Tuaillon-Hibon dans un communiqué à l'AFP.
Cinq ans après la plainte déposée par Sophie P.-S. contre le ministre de l'Intérieur pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance pour des faits qui se seraient produits à Paris en 2009, un non-lieu avait été ordonné vendredi 8 juillet en faveur de Gérald Darmanin.
En septembre 2021, la juge d’instruction chargée de l’enquête avait prononcé la fin des investigations tout en orientant l’enquête vers un non-lieu. Cette décision venait clore ce dossier très sensible politiquement pour le ministre de l’Intérieur.
Des faits datant de 2009
Selon la plaignante, Sophie P.-S., Gérald Darmanin lui aurait fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie via une lettre, en échange de faveurs sexuelles qu’elle aurait acceptées, se sentant contrainte de «passer à la casserole», selon son expression devant les enquêteurs.
Dans la nuit du 17 décembre, la plaignante lui aurait envoyer un message. «Abuser de sa position. Pour ma part, c’est être un sale con (…). Quand on sait l’effort qu’il ma fallu pour b... avec toi. Pour t’occuper de mon dossier», a-t-elle écrit.
Environ deux heures plus tard, Gérald Darmanin lui aurait alors répondu : «Tu as raison, je suis sans doute un sale con. Comment me faire pardonner ?».
Sophie P.-S. avait alors déposé plainte une première fois en juin 2017, classée sans suite par le parquet de Paris car la plaignante ne répondait pas aux convocations des enquêteurs.
En janvier 2018, une enquête avait été ouverte suite à une nouvelle plainte de Sophie P.-S. Celle-ci avait été entendue trois jours plus tard. Gérald Darmanin était lui convoqué en audition libre et avait confirmé avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante, mais selon lui librement consentie et à l'initiative de cette dernière : «Il n'y a eu aucune contrepartie».