En poste depuis le 21 mars 2019, le préfet de police de Paris Didier Lallement pourrait bientôt changer d'horizon. Démis de ses fonctions ou départ à la retraite volontaire ? Les rumeurs vont bon train sur l'avenir du haut-fonctionnaire de 65 ans.
Des lapsus et des langues qui fourchent. Depuis plusieurs mois, les rumeurs font état du départ de Didier Lallement de la préfecture de police de Paris, où il occupe le poste de préfet depuis début 2019 après que son prédécesseur Michel Delpuech a été limogé, mis en cause dans sa gestion de la crise des gilets jaunes à Paris.
A plusieurs reprises selon des proches du haut-fonctionnaire, c'est le préfet de police de Paris lui-même qui aurait fait part de son désir de partir, et de prendre sa retraite à la fin de l'été, juste avant son 66e anniversaire. Mais ce mercredi 6 juillet, c'est la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse qui a publiquement évoqué son départ.
Alors qu'elle présidait le conseil régional devant les élus franciliens, l'ex-candidate à la présidentielle a affirmé que «concernant les questions de sécurité», il faudrait encore «attendre la nomination du nouveau préfet de police». Feignant de ne pas savoir que cette information était confidentielle, elle a finalement assuré «ne pas être dans le secret des dieux».
La boulette du siècle ? Pas vraiment si l'on en croit les élus parisiens et franciliens, qui ont tous plus ou moins eu vent des désirs de changement de Didier Lallement. «Désolée pour le préfet Lallement si je l'ai enterré trop vite», s'est encore excusée Valérie Pécresse, qui ne semblait pas vraiment gênée de la situation.
Déjà un pied dehors ?
Mais si tout le monde semble être au courant de ce départ imminent, d'autres s'agacent de voir le préfet de police de Paris aux abonnés absents. Au premier rang figure la maire de la capitale, Anne Hidalgo, qui a regretté son absence au Conseil de Paris ce mercredi, alors que ce dernier est tenu d'y assister pour répondre aux questions des élus.
L'édile parisienne ne s'est d'ailleurs pas fait prier pour exprimer son «indignation», jugeant «incompréhensible» et «particulièrement inélégant» que ce représentant de l'Etat, certes «excusé pour cause de Covid», n'ait pas participé au Conseil de Paris. Et ce, alors même qu'elle assure l'avoir invité à le faire par visioconférence.
Des regrets également exprimés par d'autres élus parisiens, comme Raphaëlle Rémy-Leleu, élue écologiste de Paris Centre, qui a même appelé à la démission de Didier Lallement. «Ce n'est pas la première fois que le groupe écologiste interroge le positionnement institutionnel de la préfecture de police, une problématique renforcée par la manière dont Didier Lallement choisit de (ne pas) remplir ses fonctions», a-t-elle fait savoir.