La «mission flash» sur les soins non programmés commandée par Emmanuel Macron a livré ses 41 propositions. Son objectif : permettre à l’hôpital de résister à un été qui s’annonce compliqué, surtout dans les services d'urgence.
Elles doivent permettre à l’hôpital de respirer un peu mieux cet été. La «mission flash» sur les soins non programmés a rendu 41 propositions à Matignon, allant des effectifs au budget, en passant par les façons de «trier» les personnes se présentant aux urgences.
L’ordonnance, portée par le Dr François Braun, président de Samu-Urgences de France, est donc désormais sur le bureau de la Première ministre Elisabeth Borne, comme l’avait demandé le président Emmanuel Macron lors de la commande du rapport, fin mai dernier.
L’exécutif a la tâche d’arbitrer ces 41 propositions, en choisissant celles à conserver ou non.
La régulation des patients, au centre des propositions
Parmi elles se démarque notamment la «régulation des admissions», soit avec un «triage paramédical à l'entrée» des urgences, soit par une «régulation médicale préalable systématique» par le standard téléphonique du Samu. Il est même recommandé, en fonction des endroits et des capacités d’accueil, de limiter l'accès aux seules «urgences vitales», en particulier la nuit. Cette «suspension d'activité partielle» doit permettre de «mutualiser les moyens de plusieurs services sur un seul site».
En parallèle, le texte rendu demande qu’une campagne de sensibilisation soit menée auprès de la population, sur le mode «avant de vous déplacer, appelez». Cela devra s’accompagner par une «mise à niveau des effectifs» du 15, pour être capable de gérer la hausse des appels.
Hausse des rémunérations pour aider à la régulation
La mission a logiquement pointé l’importance d’augmenter le budget alloué à l’hôpital. Il s’agirait de mieux payer les médecins libéraux à la régulation (à hauteur de 100 euros brut de l'heure, défiscalisés) et en consultation (avec une majoration de 15 euros par acte demandé par le Samu). Même chose pour les personnels hospitaliers, avec une revalorisation du travail de nuit et des ponts du 14 juillet et du 15 août, ainsi qu'une prime pour les équipes des urgences psychiatriques, pédiatriques et gynécologiques.
Des réactions mitigées chez les professionnels de santé
Les réactions, suite à la première présentation du texte, ont été mitigées. Le porte-parole de l'Association des médecins urgentistes de France, Christophe Prudhomme, a dénoncé sur Twitter «la fin du service public ouvert 24 heures sur 24 (...) avec comme conséquence des morts évitables».
«Nous ne voulons pas de standards d'attente téléphonique pour remplacer les urgences», a pour sa part réagi la vice-présidente (LFI) de l'Assemblée nationale Caroline Fiat, redoutant un «effondrement des services du Samu». Le président du syndicat UFML, Jérôme Marty, a lui salué «des propositions qui vont dans le bon sens», mais aussi regretté «des vœux pieux en l'absence» de personnes pour soigner les malades.
L’ordre des infirmiers et SOS Médecins ont chacun demandé à ce que leur rôle soient élargis pour désengorger les urgences lors de cette période estivale qui s’annonce critique.