Dans l’émission «C ce soir», diffusée lundi soir sur France 5, la députée LREM des Hauts-de-Seine Céline Calvez a affirmé que, dans le but d’avoir une force politique à l’Assemblée nationale, la majorité pourrait «aller chercher les voix du RN». Des propos qui ont fait réagir.
De quoi susciter une certaine controverse. Alors qu’Ensemble n’a obtenu que 245 sièges à l’Assemblée nationale à l’issue du scrutin du dimanche soir, cette défaite a néanmoins permis de redistribuer les cartes chez LREM.
Désormais, le Parti présidentiel est contraint de trouver des accords au cas par cas au palais Bourbon pour avoir une majorité parlementaire… quitte à s’allier avec le Rassemblement national.
C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre la députée LREM des Hauts-de-Seine Céline Calvez ce lundi soir sur les antennes de France 5 dans l’émission «C ce soir».
«Je pense que, comme le disait Olivia Grégoire, quand on a besoin d’avoir une majorité et si c’est bon pour les Français on va aller chercher les voix du Rassemblement national», a affirmé Céline Calvez.
La gauche bouche bée
Les propos de la députée LREM ont aussitôt fait réagir la gauche qui a condamné cette nouvelle ligne prônée par le Parti présidentiel.
«Quand la boussole indique l’extrême-droite, le naufrage n’est plus qu’à quelques mètres…», a écrit Olivier Faure sur Twitter.
«Les masques tombent. Les digues sautent. Les barrages s’écroulent. La fébrilité de LREM les pousse dans les bras de l’extrême droite», a commenté Fabien Roussel du PCF. «Vous pourrez compter sur la solidité du groupe communiste à l’Assemblée. Nous tiendrons la ligne, fidèles à notre histoire», a-t-il ajouté.
Dominique Sopo, président de SOS Racisme, a également dénoncé les intentions de LREM.
«Mais vous n'avez pas honte, madame Calvez? Vous allez vous mettre d'accord avec le RN sur quoi ? Supprimer les lois contre le racisme? Instaurer la préférence nationale ? Sortir de l'Europe ? Rétablir la peine de mort ? Neutraliser la déclaration des droits de l'Homme ?», a-t-il tweeté.
Ce n’est pas la première fois que Céline Calvez se positionne contre une union avec l’extrême gauche.
Le 13 juin, soit au lendemain du premier tour des élections législatives, la députée a affirmé que «au sein de la Nupes, nous avons une forme d’extrême, l’extrême gauche. Ce n’est pas forcément quelque chose que nous soutenons, au contraire. Nous avons vu qu’il y avait des menaces aussi bien sur les valeurs républicaines que sur notre attachement à l’Europe», a-t-elle dit sur France 24.
«Il y a 58 cas de duels entre le RN et la Nupes. Je ne sais pas vous dire qui sont les plus menaçants des deux camps», a-t-elle estimé.