Endetté à hauteur de 23 millions d’euros en 2020, le Rassemblement national a largement comblé cette dette grâce aux très bons résultats obtenus aux législatives.
Un résultat historique, autant sur le plan politique que financier. Grâce aux 89 députés obtenus à l'issue du second tour des législatives ce dimanche 19 juin, le RN va former un groupe parlementaire fort, mené par sa tête d’affiche Marine Le Pen, qui a décidé de ne pas reprendre la présidence de son parti pour se focaliser sur cette mission.
De plus, en totalisant 4.246.537 voix lors du premier tour des législatives, le RN a récolté près de 7 millions d’euros par an, soit près de 35 millions sur 5 ans. En effet, selon le site du gouvernement, un parti obtient un financement de 1,64 euro par voix et par an durant la durée de la législature, à condition de recueillir plus de 1% des suffrages exprimés dans au moins 50 circonscriptions. Une condition largement remplie par le parti d'extrême droite en raison de son implantation territoriale.
Autre source de revenus : pour chaque député élu au second tour des législatives, l’Etat verse 37.400 euros à son parti politique. En multipliant cette somme par les 89 députés obtenus dimanche, le RN a engrangé 3.328.600 euros pour cette année, pour un bénéfice total de plus de 16 millions d’euros sur 5 ans.
En additionnant ces deux sources de financements, le Rassemblement national va donc encaisser plus de 52 millions d’euros jusqu’en 2027. Une somme largement suffisante pour éponger les 23 millions d’euros de dette qu'il possédait en 2020, selon les chiffres publiés en 2022 par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques.
Le dernier groupe parlementaire formé par le parti a été obtenu par Jean-Marie Le Pen en 1986 avec 36 députés. Depuis cette période, le RN n’avait plus réussi à composer un groupe à l’Assemblée nationale, ne parvenant pas à réunir les 15 députés requis pour sa composition.