Chaque année, un Français sur deux passe à côté de prestations sociales auxquelles il pourrait prétendre. Des milliards d’aides sociales restent ainsi non attribuées, un gâchis appelé le «non-recours».
Une somme colossale dormirait dans les caisses de l’État français faute d'être réclamée. En effet, d’après la plate-forme Mes-allocs.fr, ce sont près de dix milliards d’euros d’aides sociales qui ne sont pas réclamées par de potentiels bénéficiaires chaque année.
Une méconnaissance du droit à telle allocation, un manque d’accompagnement ou encore des démarches compliquées... le taux de non-recours pourrait également s’expliquer par un défaut d’actualisation des déclarations trimestrielles auprès de la Caisse d’allocations familiales (Caf).
Si certaines aides sociales ont un taux de non recours assez faible, d’autres en revanche, telle que l’allocation éducation enfant handicapé (AEEH) sont tout simplement ignorée. Cette dernière concernerait pourtant près de 300.000 parents.
L’APA et ASPA
Son montant forfaitaire peut atteindre près de 1.700 euros par mois. Néanmoins, le taux de non-recours à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) destinée aux personnes âgées de plus de 60 ans en perte d’autonomie, s’établit entre 20 et 28 %. De même, seules 50 % des personnes éligibles à l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), en font la demande.
Le RSA
Bien qu’elle soit l’aide sociale la plus connue, le revenu de solidarité active est peu réclamé. En moyenne, le taux de non-recours à cette allocation réservée aux personnes d’au moins 25 ans et aux jeunes actifs de 18 à 24 ans, est estimé à 34 % par trimestre.
L’AAH
Peu demandée, l’allocation aux adultes handicapés affiche de grandes disparités en fonction des départements : dans l’Aude ou en Lozère le taux de non-recours s’élève à 39 % contre 73 % en Haute-Savoie.
La prime d’activité
Soumise à l’actualisation trimestrielle des ressources du bénéficiaire auprès de la CAF, la prime d’activité a pour objectif d’«inciter les travailleurs aux ressources modestes à exercer ou reprendre une activité professionnelle». Pourtant 54 % des personnes éligibles ne la réclame pas.
Pour faire face au non-recours, le président Emmanuel Macron proposait en mars dernier, lors de la campagne présidentielle, une idée de «solidarité à la source», dispositif automatique consistant à simplifier et automatiser les démarches de tous les bénéficiaires d’aides sociales.
Un chantier de son second quinquennat, qui pourrait bien prendre des années avant d’être effectif.