Le président Emmanuel Macron était ce jeudi à Puycelsi, dans le Tarn, avec la volonté d’aborder le sujet de la sécurité du quotidien dans les zones rurales. Au cours de son discours, le chef de l’État est notamment revenu sur les derniers propos de Jean-Luc Mélenchon envers la police et les élections législatives du 12 et 19 juin.
A trois jours du premier tour des élections législatives de dimanche, Emmanuel Macron a occupé le terrain. Après s’être rendu la semaine dernière à Cherbourg, pour parler de l’hôpital, et à Marseille, pour aborder l’école, le président de la République s'est rendu ce jeudi à Gaillac, puis à Puycelsi (Tarn), pour évoquer la sécurité dans le monde rural.
Emmanuel Macron aux côtés des policiers
Lors de son discours, le chef de l'État s'est positionné comme un «protecteur» de la police. Il a dit qu'il ne pouvait pas accepter que l'on «insulte» les forces de l'ordre.
«Il y a des choses que de là où je suis, je ne peux pas accepter, c'est qu'on insulte celles et ceux qui risquent leur vie pour protéger la nôtre», a affirmé le chef de l’État. «Pour qu'une nation soit unie et que la République soit debout, nous devons absolument défendre nos gendarmes comme nos policiers», a-t-il ajouté.
À travers ces paroles, Emmanuel Macron viserait plutôt son rival de l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon. En effet, ce dernier avait tweeté il y a quelques jours que «la police tue» à la suite de la mort d'une passagère se trouvant à bord d'un véhicule lors d'un refus d'obtempérer à Paris.
Le chef de l’Etat en a, d'ailleurs, profité pour détailler la création et le déploiement de 200 nouvelles brigades de gendarmerie sur l’ensemble du territoire, qu’il avait annoncé au début de l’année, alors qu’il n’était pas encore en campagne pour la présidentielle.
«Doubler c'est-à-dire mettre plus de policiers et gendarmes sur le terrain au plus près de vous pour lutter contre la délinquance et la prévenir, permettre d'éradiquer les violences intrafamiliales et les violences faites aux femmes», a-t-il expliqué ce jeudi 9 juin.
Une nouveauté qui s’inscrit dans le cadre de la future loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur (Lopmi).
La sécurité, un sujet incontournable
«Ces nouvelles brigades - qui seront fixes, en s’appuyant sur les maisons France services, ou mobiles, grâce à des véhicules équipés proposeront aux habitants des services publics tels que le dépôt de plainte ou l’accueil des victimes et renforceront la présence des forces de l’ordre en zone péri-urbaine et rurale», avait expliqué l’Elysée.
A partir de la présentation de ces brigades de gendarmerie, Emmanuel Macron a exposé leur déploiement à l’échelle des départements (trois seront notamment créées dans le Tarn). Il en a profité aussi pour échanger «sur les actions menées en matière de sécurité de proximité, notamment les violences intra-familiales, la lutte contre les stupéfiants, et l’action au profit des viticulteurs en présence des élus, associations et acteurs du monde viticole», comme l'avait indiqué l’Elysée.
Lors de l’annonce de ces nouvelles brigades, en janvier dernier à Nice, Emmanuel Macron avait aussi abordé la «délinquance du quotidien» subie dans les zones rurales. En pointant notamment les nuisances sonores, les conflits de voisinage, les dégradations multiples ou encore les dépôts d’ordure sauvages. Des incivilités difficiles à sanctionner et qui participent au pourrissement de la vie des habitants.
En pleine période électorale, le sujet de la sécurité revêt aussi d’une importance particulière pour Emmanuel Macron et son camp, pointés du doigt sur leur manque d’action durant le premier quinquennat. D’autant que le thème n’est pas favorable non plus à l’alliance de gauche Nupes, mal à l’aise lorsqu’il s’agit d’aborder la question. De quoi tenter de gagner des électeurs face à l’adversaire annoncé des macronistes sur ces législatives.
Emmanuel Macron veut «une majorité forte et claire aux législatives»
Emmanuel Macron a fustigé les «extrêmes» qui «proposent d'ajouter de la crise à la crise en revenant sur les grands choix historiques de notre Nation», demandant aux Français de lui accorder «une majorité forte et claire» aux législatives.
«Dès le 12 juin», jour du premier tour des législatives, «faisons en conscience le choix solide de la clarté républicaine sans concession», a lancé le chef de l'État lors de son discours.
«Il nous faut suivre la voie de la cohérence, de la compétence et de la confiance», a-t-il ajouté, adoptant un ton très offensif.
Face à la percée dans les sondages de l'alliance de gauche Nupes autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a attaqué sans les nommer à la fois cette coalition et le RN de Marine Le Pen qui veulent, selon lui, «revenir sur les alliances qui comme l'Otan assurent la sécurité collective et protègent les peuples» au moment «où je parle avec la Russie qui massacre les civils en Ukraine».
«Les Français ne céderons rien à l'extrémisme d'où qu'il vienne», de ceux «qui, par leurs déclarations leur contestation, parfois de la légitimité de l'élection, s'éloignent du champ républicain», a poursuivi le chef de l'État.
Il a estimé que, «face à ceux qui veulent opposer, diviser, cliver, les Français choisiront l'unité et le rassemblement», ainsi que «ce dépassement des clivages que je défends depuis le premier jour».