Street-artiste engagée, Nadège Dauvergne réalise depuis des années des collages d'animaux sauvages à Paris, et partout dans les villes, afin d'interpeller le grand public sur la préservation de ces espèces. Elle vient de coller plus d'une centaine de putois dans la capitale.
«120 putois viennent d'être collés autour du Jardin des plantes». L'artiste Nadège Dauvergne, à l'origine de ces collages qui fleurissent depuis quelques années dans Paris, explique que l'objectif est de «faire avancer la cause de ce petit animal qui est en déclin afin qu'il devienne une espèce protégée».
Des putois comme «porte-drapeaux»
Car aujourd'hui, en l'absence de cette protection, le putois disparaît peu à peu des campagnes et continue d'être chassé pour sa fourrure. Une réalité qui pourrait être réversible, si l'espèce était inscrite sur la liste rouge des mammifères menacés en France, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Dans les rues de la capitale, Nadège Dauvergne a donc imaginé que ses putois seraient «comme des porte-drapeaux». Elle estime en effet que «l'étau se resserre énormément autour de certains animaux», voire même «autour de tous les animaux», et entend interpeller le grand public «sur l'état de la campagne», qui perd des espèces.
C'est d'ailleurs tout le sens de cette «opération séduction» autour des putois. Une opération qui a été rendue possible, selon Nadège Dauvergne, «grâce aux équipes de volontaires venus soutenir les actions de la Société française pour l'étude et la protection des mammifères (SFEPM)».
Ensemble, ils ont réussi à coller des centaines de putois près du Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN), dans le 5e arrondissement de Paris. Une collection qui s'ajoute à celle – très large – de tous les animaux réalisés par l'artiste, à l'instar du lièvre, de la biche, du sanglier...
Depuis le 12 avril dernier, Nadège Dauvergne expose également ses collages au Musée de la Chasse et de la Nature, dans le cadre de l'exposition «Incursions sauvages». Là, un écureuil dévale les escaliers, un loup se repose dans un coin, alors que, sur un mur, une chouette s'envole.