Dans un rapport publié ce jeudi 2 juin, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté a notamment alerté sur la surpopulation carcérale et les conditions de détention des détenus.
La contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Dominique Simonnot, a appelé jeudi dans son rapport annuel à desserrer «l'étau de la surpopulation» carcérale, l'un de ses chevaux de bataille pour que les prisons cessent de «fabriquer de la récidive».
Selon les derniers chiffres officiels, le taux d'occupation des prisons françaises atteignait 117% au 1er mai, grimpant même à 138,9% dans les maisons d'arrêt où sont incarcérés les détenus en attente de jugement -présumés innocents- et ceux condamnés à de courtes peines.
En raison de cette surpopulation, 1.850 prisonniers sont contraints de dormir sur des matelas posés à même le sol.
«la surpopulation vicie absolument tout»
La densité carcérale était repassée sous les 100% en 2020, à l'occasion de la crise sanitaire liée au Covid-19, durant laquelle des détenus avaient bénéficié de sorties anticipées. Mais «cela n'a pas duré. L'occasion de maintenir un peuplement des maisons d'arrêt acceptable a été manquée», a déclaré dans un rapport Dominique Simonnot.
Or «la surpopulation vicie absolument tout : les relations entre détenus, celles entre surveillants et détenus ; l'accès aux soins, au travail, à la formation et même aux douches ou aux promenades est empêché. Faute de temps, faute de médecins, de surveillants, de professeurs», a estimé la contrôleure générale.
Aussi l'ancienne journaliste, qui a succédé à Adeline Hazan en octobre 2020, a réaffirmé la nécessité de développer les peines alternatives à la prison, «contraignantes, encadrées et surtout tournées vers la réinsertion».
La CGLPL a aussi préconisé «l'inscription dans la loi de la régulation carcérale», chaque entrée en cellule devant être «compensée par la sortie -sous contrôle- d'un autre le plus proche de sa fin de peine».
Au cours de l'année 2021, ses services ont visité 29 établissements pénitentiaires. Deux de ces visites, celles du centre de détention de Bédenac (Charente-Maritime) et du centre pénitentiaire de Toulouse-Seysses (Haute-Garonne), ont donné lieu «au constat d'atteintes graves aux droits fondamentaux des détenus» et à la publication de recommandations en urgence.
La CGLPL est chargée de défendre les droits fondamentaux dans les prisons, mais aussi les hôpitaux psychiatriques, les centres de rétention administrative, les centres éducatifs fermés et les locaux de garde à vue.