Le corps d'un policier a été retrouvé dans les bois de Lerm-et-Musset (Gironde) près de son domicile, mardi 31 mai, par des gendarmes de la brigade de Bazas. Il est le 30e agent de police à mettre fin à ses jours depuis le début de l'année.
Le syndicat Alternative Police CFDT a annoncé la nouvelle sur Twitter. Âgé de 51 ans, marié et père de trois enfants, le policier était porté disparu depuis le 25 mai et en arrêt-maladie depuis six mois. Fonctionnaire de police au commissariat central de Bordeaux (Gironde), le gardien de la paix aurait laissé des écrits pour expliquer les motivations de son geste.
La série noire continue !
Notre collègue Stéphane, affecté à la CIC nuit #Bordeaux... plus de mot, juste de la colère et une profonde tristesse ! pic.twitter.com/cywsvYYlge— ALTERNATIVE Police (@Alternative_PN) May 31, 2022
C'est sur le site de Sud-Ouest que l'on peut lire le témoignage de Bruno Vincendon, secrétaire zonal adjoint du syndicat en Nouvelle-Aquitaine : «On se demande comment arrêter cette spirale infernale. Les policiers sont confrontés à la violence, à la mort, à la pression hiérarchique, à l’enchaînement des missions, à la société qui devient de plus en plus dure. Il faut que les collègues en souffrance osent pousser les portes des structures existantes, comme le service de soutien psychologique opérationnel (SSPO), les associations, les syndicats. Il faut parler, y compris à sa hiérarchie. Ce n’est pas être faible que de parler».
Une situation dramatique
Selon les chiffres de CNEWS, il s'agit du 30e policier à se suicider cette année. La déléguée nationale Unité SGP Police-FO, Linda Kebbab, invitée de Laurence Ferrari ce matin, dénonce une situation alarmante : «On peut craindre une année extrêmement sombre concernant les forces de l'ordre». Elle évoque notamment l'absence de libération de la parole au sein de la police, l'absence de protection des agents et le management toxique pour certains d'entre eux.
«36% de suicide dans la police ce n'est pas normal. (...) Il suffit parfois d'un petit déséquilibre dans la vie privée pour que l'on trébuche» : si le programme de mobilisation contre les suicides dans la police avait été présenté lors du quinquennat précédent, elle rappelle que ce dernier n'a absolument pas été efficace alors que des problèmes de harcèlements dans les commissariats sont observés.