Une quantité impressionnante d’armes et une tonne de munitions ont été découvertes en Alsace chez les quatre hommes appartenant à de «la mouvance d’ultradroite» et placés en garde à vue mardi après une vaste opération menée par la gendarmerie. Deux d’entre eux ont été incarcérés.
Nouveau coup de filet dans le milieu de l'ultradroite française. Une quantité «impressionnante» d'armes, dont certaines de guerre, une tonne de munitions... Un véritable arsenal a été découvert chez quatre membres de la mouvance d'ultradroite lors d'un coup de filet en Alsace, même si aucun projet terroriste n'a pour l'heure été décelé.
Les quatre suspects, placés en garde à vue à l'issue de l'opération mardi, ont été mis en examen pour trafic d'armes, a indiqué vendredi lors d'une conférence de presse la procureure de la République de Mulhouse (Haut-Rhin), Edwige Roux-Morizot. Ils encourent dix ans de prison.
Deux d'entre eux ont été incarcérés, les deux autres laissés libres sous contrôle judiciaire, a-t-elle ajouté. La magistrate, qui avait demandé l'incarcération des quatre hommes, a indiqué qu'elle allait faire appel des deux placements sous contrôle judiciaire.
Une cinquième personne, initialement visée par ce coup de filet, a finalement été laissée libre.
Les quatre hommes avaient été interpellés à leurs domiciles de Sierentz, Brinckheim, Richwiller et Mooslargue, des communes haut-rhinoises, lors de l'opération qui a mobilisé quelque 200 gendarmes.
Il fallait «sécuriser les lieux» car les suspects étaient présumés «lourdement armés» et «entraînés au tir», a indiqué le colonel Alexandre Jeaunaux, commandant du groupement de gendarmerie du Haut-Rhin.
Membres de la sphère néonazie
Domiciliés dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, les quatre hommes âgés de 40 à 60 ans sont connus pour leur appartenance à la sphère néonazie.
Durant cette opération de gendarmerie ayant mobilisé 200 militaires, des armes lourdes ainsi que des substances pouvant servir à fabriquer des explosifs ont été saisies, notamment dans le village de Brinckheim, au sud de Mulhouse. Des téléphones et d'autres supports ont été également exploités afin de déterminer si un éventuel passage à l'acte était prévu.
L'opération s'était déroulée dans le cadre de «visites administratives» autorisées par un juge parisien, «en lien avec le parquet national antiterroriste» (PNAT).
Elle avait été initiée par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) après un travail de renseignement.