Responsables d'importants embouteillages entre Paris et la Normandie, les barrières de péage devraient être retirées sur l'A13 pour 2024, a récemment annoncé la Sanef.
La Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (Sanef) prévoit «la suppression de tous les péages physiques entre Paris et Caen» et ce, à partir de 2024, selon une information du Parisien divulguée ce jeudi 26 mai.
Six barrières de péages retirées
L'objectif affiché ? Mettre fin aux embouteillages causés par les six barrières à péage dites «de pleine voie» qui forcent les automobilistes à freiner et s'arrêter à plusieurs reprises tout au long des 210 km d'autoroutes qui séparent la capitale des plages normandes.
Un projet rendu possible par l'article 40 de la loi LOM (Loi d'orientation des mobilités), qui comporte plusieurs dispositions destinées à préparer la mise en place du «flux libre intégral sur les autoroutes». C'est-à-dire les autoroutes sans péage.
Pratiqué dans plusieurs pays, le flux libre intégral a en effet pour objectif de fluidifier la circulation sur les autoroutes soumises à péage, en supprimant toute barrière et en permettant le paiement à distance, via des dispositifs de portique qui détectent le passage des véhicules.
Des portiques pour contrôler
Car pas question de rendre l'A13 gratuite pour autant, les automobilistes devront toujours s'acquitter des droits de péage. Pour s'en assurer, la Sanef déploiera des portiques équipés de lecteurs de plaques d'immatriculation et de capteurs capables de détecter les badges de télépéage.
Trois options seront alors disponibles pour l'automobiliste désireux d'emprunter l'autoroute A13. Soit il possède un télépéage et le paiement s'effectuera automatiquement au moment de passer sous le portique, soit il paiera en amont via une application, soit il s'acquittera de ce qu'il doit après, dans les 48h, sur Internet ou dans un bureau de tabac.
Des sanctions en cas de non-paiement
Et s'il ne respecte pas les règles ? Il pourrait bien être sévèrement puni, dans la mesure où l'article 40 de la loi LOM a également prévu de «durcir le régime de la transaction prévue pour les infractions de non-paiement du péage».
En effet, une étude d'impact réalisée en amont avait pointé le risque que le développement des autoroutes à flux libre s'accompagne «d'une augmentation sensible des fraudes au péage en raison de la suppression des barrières physiques». La perte de recettes est ainsi évaluée à 5 %, contre 0,02 % aujourd'hui.
Résultat : la contravention pour non-paiement du péage peut atteindre 375 euros, et 6 mois d'emprisonnement, et jusqu'à 7.500 euros pour celui qui aurait fait l'objet «sur une période de douze mois, de plus de cinq contraventions pour non-paiement d'un péage autoroutier». La loi LOM prévoit en effet un délit dit «d'habitude», sur le modèle du délit de fraude d'habitude dans les transports en commun.