Après un premier Conseil des ministres lundi dernier, Élisabeth Borne a réuni ce vendredi 27 mai les ministres à Matignon. Une réunion au cours de laquelle la Première ministre a fait part de son souhait d’avancer sur les priorités fixées par Emmanuel Macron.
Le nouveau gouvernement en ordre de marche. La Première ministre Élisabeth Borne a réuni ses ministres à Matignon ce vendredi 27 mai au matin, pour «définir les feuilles de route des différents ministres».
«C’est un moyen pour le gouvernement d’exister dans cette période de réserve où les déplacements des ministres sont assez compliqués (…) Elisabeth Borne a fait le résumé de cette réunion. Elle a expliqué qu’elle voulait réunir son gouvernement pour, dit-elle, partager les éléments du contexte de méthode et de calendrier», a expliqué Élodie Huchard, journaliste politique CNEWS
À travers cette réunion, Elisabeth Borne a avancé sur les priorités fixées en triptyque par le président Emmanuel Macron au premier Conseil des ministres de lundi, en dépit de la période de réserve avant les législatives des 12 et 19 juin et du pont de l'Ascension.
Le pouvoir d'achat, la santé et le climat sont les trois «urgences» auxquelles le gouvernement doit s'atteler, a indiqué Elisabeth Borne après avoir fixé «trois mots d'ordre» à ses ministres réunis à Matignon : «rapidité, efficacité et résultats».
«Les premières semaines de notre action doivent être consacrées à répondre aux urgences des Français», a plaidé la Première ministre à l'issue de deux heures de réunion à Matignon avec l'ensemble du gouvernement.
Lors de cette réunion, la Première ministre est également revenue «cette fameuse nouvelle méthode prônée par Emmanuel Macron : concertation, co-construction et résultats», développe Élodie Huchard.
Entrée en fonction mi-mai dans un contexte de forte inflation, Élisabeth Borne a ainsi fixé trois priorités, en commençant par le pouvoir d'achat, qui donnera lieu à des mesures dès la reprise des travaux parlementaires après les législatives (12 et 19 juin).
«Nous sommes convenus qu'il ne devait y avoir ni oubliés ni angles morts. Outre les retraités, les salariés, les indépendants, les agents publics, j'ai demandé à mes ministres d'avoir une attention particulière pour les étudiants», a souligné Élisabeth Borne devant la presse.
L'objectif : «mener le chantier de la planification écologique»
Alors que les hôpitaux font face à une pénurie de personnels, la Première ministre a assuré avoir demandé aux «ministres concernés» de lui «faire des propositions très rapidement pour prendre des mesures efficaces pour l'été».
Enfin, la cheffe du gouvernement a dit vouloir mener le «chantier» de la planification écologique «à marche rapide», appelant tous les ministères à «se mobiliser» et «participer».
«La Première ministre a mis un peu la pression sur ses ministres en expliquant qu’il fallait que le rythme soit tenu et que chaque journée devait être utile», a affirmé la journaliste politique de CNEWS.
Afin de réaliser le suivi de ces feuilles de route, la Première ministre a annoncé qu'un séminaire gouvernemental se déroulerait «avant la fin du mois de juin» autour d'Emmanuel Macron. Et qu'elle-même réunirait les ministres «dans le même format» tous les mois à Matignon.
«la philosophie et les modalités» des mesures dévoilées
Cette réunion est intervenue alors que les accusations de viol visant le nouveau ministre de la Solidarité Damien Abad ont plombé les débuts du gouvernement Borne.
La nouvelle équipe avait semblé aussi fluctuer sur l'arrivée du paquet de mesures pour faire face à l'inflation, alors que le sujet du pouvoir d'achat est le nœud des élections législatives des 12 et 19 juin.
Le gouvernement, par la voix de sa porte-parole Olivia Grégoire, avait avancé l'idée lundi d'un «premier projet de loi (...) adopté en Conseil des ministres avant les élections législatives».
Un calendrier sur lequel il a fallu rétropédaler et apporter des précisions. Ce seront finalement deux projets de loi - l'un portant sur les mesures, l'autre sur leur financement - qui seront présentés après les législatives, l'exécutif se cantonnant à une simple «communication» en Conseil des ministres en amont du scrutin.
Mais, période de réserve oblige, «il n'y aura pas de montant précis» dévoilé, selon une source gouvernementale, mais seulement «la philosophie, les modalités» des mesures.
Élisabeth Borne avait déjà reçu tous les partenaires sociaux, dont le patron de la CFDT Laurent Berger mardi, alors que les syndicats sont vent debout contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron. «On va temporiser. Parce qu'il y la nouvelle méthode de concertation, je ne suis pas sûr que ça se fasse tout de suite», a glissé mercredi un ministre.