Le PDG d'Assu 2000, Jacques Bouthier, a été mis en examen et incarcéré samedi avec cinq autres personnes dans une enquête pour «traite des êtres humains» et «viols sur mineure». Il a démissionné de son mandat de président ce mardi 24 mai.
L'affaire est rapportée par l'Agence France-Presse, qui confirme une information de RTL. Jacques Bouthier, désormais ex-PDG du groupe Assu 2000, a été mis en examen puis placé en détention provisoire «dans le cadre d'une information judiciaire ouverte samedi (...) des chefs de traite des êtres humains à l'égard de mineur et tentative, viols sur mineure de plus de 15 ans, recours à la prostitution d'un mineur» et «agressions sexuelles sur mineure de moins de 15 ans».
Cinq autres suspects ont également été mis en examen et incarcérés, à l'issue d'une enquête préliminaire ouverte mi-mars. Ils sont en outre soupçonnés d'«association de malfaiteurs en vue de commettre le crime d'enlèvement et séquestration en bande organisée et détention d'images pédopornographiques».
Au lendemain de la révélation de cette affaire, Jacques Bouthier a démissionné de son mandat de président. Le groupe, renommé Vilavi en janvier, a publié un communiqué à ce sujet. «Le groupe Vilavi prend acte de l’annonce de la démission de Jacques Bouthier de son mandat de Président, et de toutes ses activités et responsabilités au sein de l’entreprise». Il est précisé que la conduite opérationnelle et commerciale de Vilavi est pour l'instant «assurée par l'équipe en place».
une adolescente de 14 ans
Selon une source proche du dossier citée par RTL, une jeune femme de 22 ans s’est présentée aux policiers parisiens en mars, expliquant que depuis cinq ans, elle était captive d’un homme richissime qui la violait.
Devenant, selon ses dires, «trop âgée pour lui», la jeune femme aurait été forcée de trouver une «remplaçante» pour prendre sa suite. Une adolescente de 14 ans a alors pris sa place dans l'appartement. La plaignante est parvenue à les filmer ensemble dans un lit, avant de confier la vidéo aux enquêteurs.
Jacques Bouthier est soupçonné d’avoir voulu mettre sur pied une équipe pour enlever la jeune femme, saisir la vidéo et la forcer à quitter la France, ajoute RTL. Pour cela, le septuagénaire aurait sollicité sa femme, deux employés de sa compagnie, une jeune femme proche de la plaignante, ainsi qu’un ancien gendarme membre du GIGN. Ce sont ces cinq personnes qui ont été mises en examen et incarcérés samedi.
Au moins sept jeunes femmes, mineures ou jeunes majeures, se seraient succédé dans l'appartement, indique RTL. L'enquête a été confiée à la Brigade de protection des mineurs de la PJ parisienne.