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Elle demande à Emmanuel Macron le droit d'épouser son conjoint décédé à titre posthume

Laëtitia et Maxime étaient en couple depuis dix ans et s'apprêtaient à se marier au moment de la mort de ce dernier. [Unsplash/Petr Ovralov ]

Après avoir perdu son futur mari dans un accident de la route, une habitante de Marseille (Bouches-du-Rhône) souhaite être mariée à titre posthume. Elle a formulé sa demande auprès d'Emmanuel Macron.

Laëtitia et Maxime devaient se marier. Ils avaient choisi la date, les alliances ainsi que le lieu où célébrer leur union. Et puis il y a eu l'accident, celui qui a tué Maxime le 24 décembre 2021. Depuis, leur projet commun est devenu le combat de Laëtitia : elle veut être mariée à titre posthume.

Cette habitante du 3e arrondissement de Marseille a donc adressé sa demande au président de la République lui-même, comme le veut la procédure dans ce cas-là. La démarche est rare mais prévue par le Code civil. Ce dernier stipule qu'un mariage posthume n'entraîne pas le versement des droits de succession mais peut donner lieu à des réparations, notamment en cas de suites pénales ou civiles.

«Je suis la femme de cet homme et c'est un honneur»

Ce pourrait être le cas ici, puisque Maxime a été tué dans un accident de la route. D'après les informations de France Bleu, le défunt a été fauché par un automobiliste qui roulait à contre-sens, sous l'emprise de la drogue et de l'alcool. L'avocat qui assiste Laëtitia, Me Henry Bouchara, estime que la démarche à de bonnes chances d'aboutir, car elle remplit les conditions énoncées par le Code civil.

Il souligne notamment la notion essentielle de «cause grave, à savoir l'accident en lui-même et ses conséquences psychologiques. Ensuite, il faut pouvoir prouver le consentement des futurs époux, qui ne fait aucun doute : il avait acquis son costume et réservé la salle pour le mariage, lancé des invitations. On a tous les éléments qui prouvent qu'il s'agissait d'un projet commun».

Pour Laëtitia, la démarche est surtout symbolique. Atteinte d'une pathologie auto-immune, elle explique que les dix ans de vie commune avec Maxime lui ont «tellement apporté». «Il m'a aidée à surmonter ma maladie et puis il faut savoir que je suis une enfant de la DASS, adoptée. Porter le nom de Max, c'est me construire une identité, m'enraciner. Je suis la femme de cet homme, et c'est un honneur.»

Cette demande d'union posthume, formulée auprès d'Emmanuel Macron, est soutenue par Alexandra Louis, députée LREM des Bouches-du-Rhône. Avant même de la voir aboutir, Laëtitia imagine déjà précisément comment se déroulera le mariage, «en portant les alliances, avec une cérémonie de bénédiction devant sa tombe». Elle portera «une jolie robe» et se rendra là où Maxime et elle avaient «l'habitude de s'enlacer l'été».

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