À peine annoncée, la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l'Education nationale en remplacement de Jean-Michel Blanquer suscite déjà de nombreuses réactions, surtout politiques. En 2020, le nouveau ministre avait dénoncé un «déni» des violences policières en France.
Une nomination teintée d'une certaine controverse. Vendredi 20 mai, l’Élysée a présenté son nouveau gouvernement. Si certains ministres comme Éric Dupond-Moretti ou Gérald Darmanin, ont conservé leurs postes, Jean-Michel Blanquer a été remplacé par Pap Ndiaye au ministère de l’Éducation nationale. L'historien, professeur à Sciences-Po Paris puis dirigeant du musée de l’Immigration, est également spécialiste des luttes noires aux États-Unis.
L’annonce de Pap Ndiaye comme ministre de l’Éducation nationale a été largement décriée par de nombreuses personnalités politiques en désaccord avec le nouveau ministre sur plusieurs sujets fondamentaux.
Tous se sont souvenus des propos tenus par l’historien sur les violences policières en 2020, alors qu’il était invité sur France Inter à l’occasion de la mort de George Floyd, un Afro-Américain mort étouffé en criant «I can't breathe» («Je ne peux plus respirer») sous le genou d'un policier blanc Derek Chauvin.
Pap Ndiaye, un «racialiste anti-flic», selon l’opposition
Face à la journalise Carine Bécard, Pap Ndiaye avait affirmé qu’en France, il y aurait une tendance systématique à renvoyer vers d’autres pays la question des violences policières.
Pap Ndiaye sur le silence des autorités françaises : "Cela ne me surprend pas, parce que l'attitude de déni en ce qui concerne les violences policières en France est classique depuis longtemps" #le79inter pic.twitter.com/MZHkoE5naZ
— France Inter (@franceinter) June 4, 2020
«L’attitude de déni en ce qui concerne les violences policières en France est tout à fait classique, et depuis longtemps. Il y aurait des violences policières aux États-Unis, en France qu’il n’y en aurait pas», avait-il notamment déclaré.
Une sortie remarquée et qui a ressurgi aujourd'hui, sitôt sa nomination en tant que ministre officialisée.
Parmi les réactions mécontentes figurent plusieurs personnalités politiques, surtout dans les rangs de la droite nationale. Au RN, Jordan Bardella a par exemple qualifié Pap Ndiaye de «militant racialiste anti-flic».
Pap Ndiaye est un militant racialiste et anti-flics. Sa nomination est un signal extrêmement inquiétant envoyé aux élèves français au sein de l'Éducation nationale, déjà minée par le communautarisme. Avec ce #remaniement, Emmanuel Macron accélère la dislocation de la Nation.
— Jordan Bardella (@J_Bardella) May 20, 2022
La nomination de Pap Ndiaye l’ultra-indigéniste vise à faire exploser le pays !
Macron est là pour qu’il ne reste rien de la France.
On a du boulot !— Florian Philippot (@f_philippot) May 20, 2022
Éric Zemmour a également réagi à cette nomination qu’il considère néfaste pour le pays : «Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger», a-t-il publié sur Twitter.
Tout à gauche, la nomination de Pap Ndiaye a au contraire été saluée. Pour l'écologiste Sandrine Rousseau, cela semble être d'ailleurs la seule nomination valable au sein du nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne.
Donc rien ne change, à part Pap Ndiaye. Et surtout pas l’intérieur et la justice. #nupes et rien d’autre.#remaniement
— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) May 20, 2022
«Donc rien ne change, à part Pap Ndiaye. Et surtout pas l’intérieur et la justice», a-t-elle déploré en faisant référence à Gérald Darmanin (Intérieur) et Eric Dupond-Moretti (Justice) tous deux reconduits dans leurs fonctions.