Elisabeth Borne s'est déplacée pour la dernière fois dans le Calvados le 6 mai 2022. Malgré sa nomination à la tête du gouvernement, la Première ministre maintient sa candidature dans le département normand et compte bien faire campagne.
Elisabeth Borne ne baisse pas les bras. Deux jours après sa nomination à la tête du gouvernement par Emmanuel Macron, la Première ministre pourrait poursuivre sa campagne en fin de semaine dans le Calvados où elle a été investie par la majorité présidentielle en vue des élections législatives des 12 et 19 juin dans la circonscription de Vire-Evrecy, sixième circonscription du département.
Ce premier déplacement d’Elisabeth Borne Première ministre met la pression sur les candidats d’autres partis et formations au point que certains adversaires décident de passer à la vitesse supérieure.
«On va mettre un peu le turbo. Je vais aller visiter tous les gens dans les villages, faire tous les marchés. Plus de militants... Je vais aller en chercher un peu dans les autres circo. Nicolas Bay, qui est le grand patron des circo, va venir me soutenir pour démarcher. On l'aurait fait peut-être un peu plus en dilettante, mais là, non, on est obligé de mettre les bouchées doubles !», a affirmé la candidate de Reconquête dans la même circonscription, Valérie Dupont, relayée par franceinfo.
Ancienne conseillère régionale de Basse-Normandie entre 2004 et 2010, la candidate investie par Reconquête revendique trente ans de vie politique au sein du Rassemblement national avant de quitter le parti en 2011.
Une Première ministre inexpérimentée, selon la Nupes
De son côté, la Nouvelle union populaire, écologiste et sociale (NUPES) mise sur Noé Gauchard, un militant écologiste âgé de 22 ans et qui fera face à la Première ministre. «Ce serait une très bonne chose d'éjecter la Première ministre, de faire en sorte qu'elle soit forcée à démissionner», a commenté le jeune Normand. Mais ce dernier se rassure. Il estime que la candidature d’Elisabeth Borne ne lui fait pas peur en raison de l’«inexpérience» de la cheffe du gouvernement.
«Ça va être quatre semaines qui vont être très très intenses. Mais pour nous, c'est une bonne chose. Ce n'est pas quelque chose qui me fait peur. Avec Elisabeth Borne, on a finalement un point commun, c'est que c'est notre première campagne à tous les deux», a-t-il expliqué.
Le Rassemblement national jouE la carte de l’ancrage local
Déjà candidat en 2017, Jean-Philippe Roy portera les couleurs du Rassemblement national lors de ces législatives aux côtés de Gaëlle Danvy, sa suppléante. Boosté par le score de Marine Le Pen à la présidentielle, le «lepéniste» copte bien remporter la 6e circonscription du Calvados.
En 2017, Jean-Philippe Roy a été battu par Alain Tourret, candidat de la majorité présidentielle, avec plus de 68% ders voix. Mais il est hors de question de refaire la même erreur cette année.
«En 2017, on me traitait de facho quand je me rendais sur le marché. Aujourd’hui, je suis très bien accueilli», a assuré le commercial de 56 ans.
«On n’est pas là pour faire de la figuration. On compte clairement gagner ces élections», a-t-il déclaré.
Cette fois, le candidat RN joue la carte de l’ancrage local pour faire face à la Première ministre. «Pour défendre un territoire, il faut le connaître», a martelé celui qui vit depuis près de dix ans à Mesnil-Clinchamps.