A l'hôpital de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), l'absentéisme a grimpé en flèche : + 30% sur le premier trimestre, par rapport à l'an passé. A l'approche de l'été, la direction a donc proposé aux infirmières et aides-soignants de repousser leurs congés, en échange d'une prime.
Pour chaque semaine de vacances reportée après le 15 septembre, les volontaires recevront 350 euros. La directrice de l'établissement, Ariane Benard, explique que l'objectif est de conserver suffisamment de personnel dans les services durant l'été, afin de «ne pas fermer de lits».
«Notre objectif est de préserver les congés des professionnels. Ils sortent de deux ans de crise donc il faut que ces congés aient lieu. Mais, ceux qui peuvent et qui veulent décaler des congés, on le valorise», développe la directrice.
LA PROPOSITION NE FAIT PAS L'UNANIMITÉ
Parmi les infirmières et aides-soignants, la proposition ne fait pas l'unanimité. Selon Régis Pineau, délégué CGT à l'hôpital de Saint-Brieuc, «certains agents» considèrent que la direction tente de «les acheter pour supprimer leurs vacances d'été».
Pourtant ces congés «sont amplement mérités [...] au bout d'un an de travail», souligne le syndicaliste. Ces professionnels sont tout à fait en droit de prendre du repos, «avec leurs familles, avec leurs enfants».
D'ailleurs, il y a trois ans, l'hôpital de Lannion n'avait pas rencontré un franc succès en proposant le même genre de prime en échange d'un report de congés : seuls une dizaine de volontaires s'étaient fait connaître.