Rétropédalage. Après avoir annoncé souscrire aux propositions de La France insoumise (LFI), ce vendredi 29 avril, en vue d'un accord pour les législatives de juin prochain, le Parti socialiste fait marche arrière et suspend les négociations avec le parti de Jean-Luc Mélenchon.
Le parti à la rose demande à présent la «garantie» que le mouvement de Jean-Luc Mélenchon «rompe avec toute logique hégémonique.» «Nous souhaitons parvenir à un accord de toute la gauche et des écologistes (...), mais pour y parvenir cela suppose une vraie logique partagée», explique le PS, dans un message adressé à tous les premiers secrétaires de fédérations.
Alors que les négociations semblaient sur le point d'aboutir ce matin entre LFI et le PS, le premier secrétaire Olivier Faure renvoie désormais la résponsabilité d'un échec à Jean-Luc Mélenchon. «L’Union populaire arrivée largement en tête lors du premier tour de la présidentielle porte la responsabilité de ce rassemblement. A elle d’apporter la preuve de sa volonté d’initier de nouvelles pratiques. Pour le moment nous suspendons donc la discussion», explique-t-il dans ce message dont l'AFP a eu copie.
D'ailleurs, lors de son déplacement dans les Hautes-Pyrénées, ce vendredi, le président Emmanuel Macron a estimé au micro de CNEWS que l'alliance entre le PS et LFI en vue des législatives semble peu probable car «la carpe, ce n'est pas le lapin». Pour le chef de l'Etat, «il faut de la clarté et dire la vérité aux gens, et donc la question 'est-ce que vous êtes pour ou contre l'Europe', c'est une vraie question».
Emmanuel Macron à propos de l'alliance entre le PS et LFI : «La carpe ce n'est pas le lapin» pic.twitter.com/vf7dXAyBYe
— CNEWS (@CNEWS) April 29, 2022
LE GAGE D’UNE VOLONTÉ RÉELLE DE GOUVERNER ENSEMBLE
Plutôt dans la matinée, les socialistes avaient pourtant présenté leurs «réponses» aux «douze marqueurs» mis en discussion par la formation de Jean-Luc Mélenchon, et avaient fait des propositions supplémentaires dans un texte de quatre pages.
Concernant la «désobéissance aux traités européens», que souhaite LFI, les socialistes se disaient «profondément attachés à la construction européenne», et «refuseron(t) de mettre en danger la construction européenne». Néanmoins, ils estimaient que «la mise en œuvre du programme que nous construisons conduira nécessairement à des tensions, à constater des contradictions, et à ne pas respecter certaines règles».
Concernant «le droit à la retraite à 60 ans», le PS, qui n'était jusqu'alors pas convaincu au plan financier, proposait «une première étape comprenant la prise en compte des carrières longues et des métiers pénibles». Il validait aussi «l'abrogation de la réforme de l’assurance chômage et des dispositions régressives introduites dans le code du travail par la loi El Khomri (de 2016, sous François Hollande, ndlr) et les ordonnances Macron», signées en 2017.
A quelques jours de la date butoir pour trouver un accord historique avec LFI, le PS avait également souligné le fait que «le programme partagé, fondé sur la recherche réelle des convergences, doit être le gage d’une volonté réelle de gouverner ensemble au service des classes populaires et moyennes de ce pays», mais n’avait «pas vocation à faire disparaître l’identité et l’histoire politiques des uns et des autres».