Après sa défaite à l’élection présidentielle, Éric Zemmour se lance dans la bataille des législatives, espérant toujours une alliance avec le Rassemblement national que Marine Le Pen refuse. Il a toutefois annoncé ne pas présenter de candidat face à elle en juin prochain.
«Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes», a en effet tweeté le chef de file du parti Reconquête ce mercredi, qui pendant toute sa campagne - et d’autant plus depuis sa défaite au premier tour - souhaite une «union des droites» pour gouverner la France.
Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan.
L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022— Eric Zemmour (@ZemmourEric) April 27, 2022
S’il avait appelé à voter pour Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, auquel il n’a pas pu accéder n’ayant récolté que 7 % des voix le 10 avril, ses paroles à l’issue de la défaite du Rassemblement national dimanche dernier n’ont fait qu’envenimer les relations entre les deux partis. À l’annonce de la victoire d’Emmanuel Macron, Éric Zemmour avait souligné que c’était «la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen».
Le rassemblement national opposé à une alliance
L’annonce d’Éric Zemmour ce mercredi serait-elle une manière de se rattraper et de reprendre les négociations en vue d’une alliance aux législatives ? Lundi, les trois vice-présidents de son parti, Guillaume Peltier, ainsi que deux anciens RN Marion Maréchal et Nicolas Bay, ont proposé une «rencontre» avec le parti lepéniste.
Mais engager une discussion avec les «traitres» du RN, comme ils sont surnommés en interne, paraît difficile. Leur départ du mouvement, «c'est un aller sans retour» et zéro accord aux législatives, avait cinglé Marine Le Pen. Le vice-président du RN, Louis Aliot, avait toutefois déclaré que des arrangements exceptionnels pourraient être faits entre son parti et Guillaume Peltier, vice-président de Reconquête et député sortant dans le Loir-et-Cher, ou Stanislas Rigault, patron des jeunes de Génération Zemmour, tenté par une candidature.
Marine Le Pen espère bien constituer un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, et a besoin pour cela de quinze députés Rassemblement national. Si elle avait fini au second tour de l’élection présidentielle en 2017, elle n’avait réussi à faire élire que huit députés RN aux élections législatives qui ont suivi.