Chaque année depuis 2018, la métropole du Grand Paris perd en moyenne 6.800 voitures et utilitaires légers par an, selon une étude de l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur). Soit une baisse annuelle de 0,2 % sur les 5,4 millions de véhicules que compte la région francilienne. Une baisse qui s'explique notamment par la mise en place de la ZFE.
Alors que la tendance en France est à l’augmentation du nombre d'immatriculations de manière générale, un phénomène de baisse du parc immatriculé s'observe depuis 2018 dans la métropole du Grand Paris et depuis 2019 en Ile-de-France, écrit l'Apur.
Depuis 2012, le parc automobile francilien avait progressé en moyenne de 53.000 véhicules par an (+ 0,9 %). Mais cette rupture ne fait que confirmer une tendance à la décrue observée depuis 2014, avec une progression des immatriculations qui avait chuté entre 2017 (+ 70.747) et 2018 (+ 11.781).
Une tendance plus forte à Paris puisque le parc de véhicules personnels et de véhicules utilitaires légers diminue depuis 2012, avec en moyenne 3.400 véhicules en moins chaque année, soit une baisse de - 0,5 % de son parc de VP et de VUL sur la période 2012-2021.
Un phénomène nouveau dans la région mais aussi à l'échelle nationale, lié selon l'Apur «au durcissement des règles du contrôle technique» mis en place en 2018, mais dont les effets devraient perdurer dans le temps, et ce, notamment, en vue du développement du réseau de transport collectif (RER, métro, tramway), de l’essor du vélo et des énergies alternatives ainsi que de la multiplication des zones à faibles émissions mobilité et l’augmentation du coût des véhicules.
Plus de 7.000 voitures électriques en plus en 2020
Si la part de l’électrique, des hybrides rechargeables et du gaz dans le parc immatriculé émerge doucement et s’accélère successivement en 2016-2017 et en 2020 avec la crise sanitaire (effet des aides à la conversion), elle «ne représente toujours que 2 % des véhicules légers (voitures et utilitaires) au 1er janvier 2021», explique l'Apur.
Il y a eu par exemple 7.000 voitures électriques supplémentaires dans le parc immatriculé de la métropole en 2020, grâce aux aides de l'Etat, contre 2.700 par an en moyenne depuis 2012.
Pour autant, selon l'étude, la part de ces véhicules roulant avec des énergies alternatives «devraient connaître une nette augmentation», notamment en raison des nouvelles contraintes visant les véhicules Crit’Air 3 en 2023 et surtout les Crit’Air 2 (diesel) en 2024 et 100 % de Crit’Air Propre (électrique ou hydrogène) à horizon 2030.
A l'échéance 2023, les voitures classées Crit’Air 3 ne pourront en effet plus circuler dans un large périmètre régional situé à l'intérieur de l'A86. Une mesure qui concerne près de 574.000 voitures selon l'Apur, soit 22 % du parc.