Marine Le Pen et Emmanuel Macron débattent ce soir quatre jours avant le second tour de l’élection présidentielle. Pour préparer ce rendez-vous phare de la campagne, les deux finalistes ont fait le choix de préparation bien différentes.
Le débat de 2017, qui proposait la même affiche, est resté dans les mémoires. La candidate du Rassemblement national était passée au travers de ce rendez-vous, laissant son adversaire accentuer définitivement son avance pour l’emporter. Cinq ans plus tard, ses équipes et elle-même ont misé gros sur l’événement. Pas question de revivre un pareil calvaire.
La fatigue accumulée en amont avait été pointée du doigt, ne permettant pas de préparer suffisamment le débat. Cette année, le programme de Marine Le Pen a donc été organisé en fonction de cette échéance très attendue.
Dans la foulée de son déplacement dans le Calvados, elle a rejoint un lieu tenu secret en Normandie, afin de prendre un peu de repos, mais surtout de mettre la touche finale à sa préparation, qui a démarré, selon elle, il y a cinq ans.
se tenir prêt
Son équipe et des experts sur des sujets clés l’ont entouré pour travailler sur certaines thématiques. Un énarque a même joué le rôle d’Emmanuel Macron, pour répéter le débat. Différents scénarios, pour être prête à toutes les situations, ont été travaillés.
De son côté, Emmanuel Macron ne devait pas faire de mise au vert spécifique. Il a profité du lundi de Pâques pour préparer le débat, entre plusieurs interventions dans des médias.
Lutte en coulisse pour les sujets du débat
En parallèle des agendas individuels des deux candidats, leurs équipes ont aussi mis en place leur stratégie, en coulisse. Les thèmes du débat ont fait l’objet d’âpres négociations, notamment en fonction du moment où ils seront abordés (l’audience sera plus forte en début de programme).
Certains journalistes ont d'ores et déjà indiqué qu’Emmanuel Macron souhaiterait privilégier les questions internationales, où il est particulièrement à l’aise, tandis que Marine Le Pen voudrait mettre l’accent sur le pouvoir d’achat, qui mobilise son électorat.
Chaque candidat a aussi prévu d’attaquer son adversaire sur ce qu’il estime être ses faiblesses. Marine Le Pen veut ainsi confronter le président sortant sur son bilan des cinq dernières années, quand Emmanuel Macron devrait s’en prendre au projet jugé irréaliste de la candidate RN, en y ajoutant une touche de diabolisation.